Sivens : le site est évacué, le projet abandonné

Abandon du projet initial. Le conseil général du Tarn a choisi le projet de barrage réduit et ordonné l'évacuation de la zone. Les forces de l'ordre ont procédé à 21 interpellations.
Les forces de l'ordre ont évacué vendredi les militants écologistes qui occupaient le site du barrage controversé de Sivens après que le conseil général du Tarn a décidé d'abandonner le projet initial et de le "redimensionner". L'ordre d'évacuation a été donné à la mi-journée et la quarantaine de "zadistes" restés sur place ont été expulsés sans incident majeur.
Les forces de l'ordre ont procédé à 21 interpellations pour des faits de violence ou pour "attroupement interdit après sommation", a annoncé le ministre de l'Intérieur. "Aucun blessé nécessitant des soins ou une hospitalisation n'est à déplorer", a ajouté Bernard Cazeneuve. "Dans la République, il n'est aucun autre chemin possible que celui du refus de la violence, du respect du droit et des décisions de justice", a-t-il dit lors d'une brève déclaration à la presse, à Paris.
Deux escadrons de gendarmerie - environ 150 hommes - vont rester sur place pour empêcher l'accès au site. Le Premier ministre Manuel Valls avait mis en garde les opposants qui persisteraient à résister, la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué par une grenade de gendarmerie en octobre dernier sur le site, étant dans tous les esprits. "Il faut maintenant que tout cela s'arrête et que la vie normale reprenne ses droits sur son territoire", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune avec son homologue québécois. Les élus du Tarn ont voté par 43 voix sur 46 en faveur de la résolution proposée par le président socialiste du conseil général, Thierry Carcenac, de faire le choix d'une "retenue d'eau redimensionnée", un réservoir réduit, dans la zone du projet initial.
Le projet initial abandonné
Le conseil général du Tarn a décidé vendredi d'abandonner son projet initial de barrage controversé à Sivens et a accepté de le "redimensionner" comme le préconisaient les experts mandatés par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Vendredi après-midi, la minsitre s'est déclarée satisfaite du choix de la voie médiane :
Cet ouvrage respectera strictement les règles de protection de l'environnement.
"Sortir par le haut d'une situation difficile"
44 sec
Les élus ont voté par 43 voix sur 46 en faveur de la résolution proposée par le président socialiste du conseil général, Thierry Carcenac, de faire le choix d'une "retenue d'eau redimensionnée" sur la zone du projet initial. L'exécutif départemental a par ailleurs exigé de l'État qu'il procède "sans délai à l'expulsion des occupants sans droit ni titre ". Le conseil général a opté pour la solution d'un réservoir réduit sur le site de Sivens, de préférence situé 330 mètres en amont du projet initial. Il a écarté l'autre solution proposée par les experts, jugée plus coûteuse et plus longue à mettre en oeuvre, un ensemble de trois retenues latérales ou collinaires dont une à Sivens, et les deux autres à proximité. Thierry Carcenac s'est exprimé à l'issue du vote :
Nous essaierons de trouver la meilleure solution pour répondre au besoin en eau qui est avéré.
Il a écarté l'autre solution proposée par les experts, jugée plus coûteuse et plus longue à mettre en oeuvre, un ensemble de trois retenues latérales ou collinaires dont une à Sivens, et les deux autres à proximité.
Quelles sont les conséquences de cette décision ? La réponse à Albi avec Stéphane Iglésis
Sivens : les conséquences de la décision du conseil général
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Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le président de la FNSEA, Xavier Beulin, avaient auparavant appelé au calme sur la zone de Sivens, où la tension est très vive entre les agriculteurs et les opposants au projet de barrage.
"Si je vote ce texte, c'est parce qu'il y a l'évacuation à la clé"
À l'arrêt depuis octobre, le projet initial de barrage-réservoir a été enterré mi-janvier par Ségolène Royal, à la suite d'un rapport d'experts défavorable. Favorable au projet de barrage, Maryline Lherm, conseillère générale du canton de Lisle-sur-Tarn et maire de cette même commune où devait être construit l'ouvrage, a voté pour son redimensionnement avant tout pour obtenir l'évacuation des zadistes qui occupent la zone depuis octobre 2013. "Si je vote ce texte, c'est parce qu'il y a l'évacuation à la clé", a-t-elle déclaré, pour en finir avec "la souffrance" des habitants de la vallée du Tescou.
L'élue départementale Anne Laperrouze a également voté le texte pour que "l'État de droit soit respecté" bien qu'il demeure pour elle "un compromis avec un peu de flou". Bernard Cazeneuve avait appelé jeudi "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun", face à une "situation d'extrême tension" à l'approche du vote de l'assemblée départementale :
La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse. Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames.
Rémi Fraisse, un jeune écologiste, a été tué le 26 octobre par une grenade des gendarmes sur le site du projet de barrage.
