SOS Racisme teste vos campings

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SOS Racisme teste vos campings

SOS Racisme mène des testing dans les campings (photo d'illustration)
SOS Racisme mène des testing dans les campings (photo d'illustration)
© AFP - Raymond Roig

L'association organise cet été des opérations de "testing" dans plusieurs campings. Objectif : dévoiler d'éventuelles discriminations d'accès liées aux origines ou à la couleur

SOS Racisme a pratiqué samedi une opération de testing dans sept camping près de Marseille. Le principe est simple : plusieurs clients, de couleur de peau différente, demandent si un emplacement est disponible pour la semaine et notent la réponse positive ou négative du gérant, caméra cachée à l'appui. L'objectif est de mettre à jour d'éventuelles discriminations à l'accès aux hébergements touristiques.

Les couples se succèdent l'accueil de ce camping, non loin de Martigues : mêmes vêtements, même âge et mêmes études. Seule différence, la couleur de peau. Sous la chemise des testeurs on installe une petite caméra et au comptoir ils posent une seule question : "reste-t-il de la place dans votre camping ?"

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Issiagua est noire. Elle s'est entendue dire qu’il ne restait de place qu’en tente. Quelques minutes plus tard, retour de Lisa à la peau blanche. Pour elle la réponse a été "Il y a possibilité d’avoir un bungalow pour demain matin". Un bungalow s'est-il libéré en moins d'un quart d'heure ou bien y a-t-il eu discrimination ?

Pour Samia Chabbaoui de SOS Racisme, c'est plutôt évident : "on a fait un arrangement en fonction du faciès. C’est blessant quand on s'est fait refuser. On se demande 'qu’est ce qu’ils ont de plus que moi ? Pourquoi on me refuse l’accès à mes vacances ?' C’est blessant !"

Le méthode du testing a été importé des Etats-Unis

SOS Racisme l'utilise depuis juillet 99 pour dénoncer les cas de discriminations à l’entrée des discothèques, puis dans l’accès au logement et à l’emploi. La méthode est reconnue par la justice et inscrite dans le code pénal français depuis onze ans, comme le rappelle Julia Levivier du pole juridique de SOS Racisme : si on la preuve de la discrimination grâce aux enregistrements et à la vidéo, les victimes de discrimination peuvent porter plainte et SOS racisme pourra les accompagner." Devant un tribunal, si la discrimination est avérée, la condamnation peut aller jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

A noter tout de même, que dans les six autres campings testés samedi dans la région de Marseille, aucune discrimination n'a été relevée. Tous les clients ont pu réserver leur vacances, quelle que soit leur couleur de peau.