Le Soudan du Sud est déchiré par une guerre civile qui fait des millions de morts, de réfugiés, de déplacés. La malnutrition menace de nombreux enfants, les civils sont les premières victimes d'un conflit qui dure depuis cinq ans. Les exactions atroces se multiplient.
Le 9 juillet 2011, la communauté internationale saluait dans l’allégresse la naissance du Soudan du Sud, le plus jeune État de la planète. Une indépendance conquise après 21 ans de guerre civile contre la partie nord du Soudan, à majorité arabe et musulmane.
Deux ans à peine après cette séparation, en décembre 2013, de terribles affrontements éclatent à Djouba, la capitale, peu après que le vice-président Riek Machar, d’ethnie Nuer, a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle face au président Salva Kiir, de l’ethnie majoritaire Dinka.
Présentée comme un conflit ethnique, la guerre civile au Soudan du Sud est à l’origine une lutte pour le pouvoir, instrumentalisée sur des rivalités tribales entre Dinkas, l’ethnie majoritaire, et les Nuers, la deuxième ethnie sur les 64 que compte le pays. Dénonçant une tentative de coup d’État, le président sud-soudanais ordonne le désarmement des soldats Nuers de l’armée nationale.
Une vague de violence aveugle submerge le pays, des milices dinkas massacrent des centaines de Nuers, traqués de maison en maison. Des dizaines de milliers de personnes fuient. Le pays bascule dans la guerre civile.
Une lutte pour le pouvoir
Un conflit qui s’est étendu à l’ensemble du pays, et qui a plongé le Soudan du Sud dans l'une des plus meurtrières et plus silencieuses guerres au monde. Selon un rapport rendu en février par une commission des droits de l’homme des Nations unies :
L'ampleur de la faim et de la destruction infligées au pays par ses leaders politiques et militaires dépasse l'entendement.
Le Conseil de sécurité de l'ONU vient d’adopter une résolution renouvelant pour un an sa mission de paix au Soudan du Sud, assortie de la menace d'imposer à l'avenir un éventuel embargo sur les armes pour ce pays. La résolution prévoit aussi de maintenir les 17 000 Casques bleus de l'ONU sur place. Un nouveau round de négociations de paix est prévu en Ethiopie le mois prochain.