Souffrance au travail : malaise à la SNCF

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Souffrance au travail : malaise à la SNCF

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Les syndicats représentatifs de la SNCF dénoncent "des pressions managériales".
Les syndicats représentatifs de la SNCF dénoncent "des pressions managériales".
© Maxppp - Thierry GACHON - PHOTO PQR L'ALSACE

La SNCF et les syndicats discutent ce jeudi des risques psychosociaux alors que "les drames se multiplient" selon l'intersyndicale.

Arrêts maladies, accidents graves du travail, suicides...

Depuis le début de l'année, "un nombre exceptionnel de drames se multiplient" à la SNCF selon les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD et CFDT).

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Mi-avril 2017, l'intersyndicale a demandé la tenue d'une table ronde sur les risques psychosociaux. La direction leur a proposé d'évoquer la question au CNHSCT (Comité national d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), ce jeudi 1er juin.

"Boule au ventre"

Francoise François, psychologue du travail, a vu des agents de la SNCF défiler dans son bureau. Elle a alors décidé d'alerter la direction. "Je reçois des gens en souffrance, qui ont peur de l'avenir, qui ont été victimes de nouvelles organisations qui ont eu un impact sur leur santé", explique-t-elle à Manuel Ruffez de France Inter.

Il faut dire que la SNCF est en pleine transformation. Elle doit s'adapter à l'ouverture du rail à la concurrence en 2020 après des décennies de monopole.

Or, les salariés vivent mal ces changements, comme le raconte Emmanuel Grondein, secrétaire national Sud-Rail.

On a changé les métiers structurellement et c'est un vrai sujet de souffrance au travail. Quand on vous a embauché en mettant en avant le service public et que vous vous rendez compte qu'on vous demande de faire du chiffre, ça crée de la souffrance. Beaucoup viennent travailler avec la boule au ventre. Les cheminots ne s'y retrouvent plus.

Emmanuel Grondein, secrétaire National Sud-Rail.

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Pressions managériales

Les syndicats mettent notamment en cause "l'organisation de la production, les moyens, les objectifs et une ambiance favorisant la répression et les pressions managériales".

Ils demandent l'arrêt des restructurations et "la création d'une instance d'examen de tous les cas de souffrance au travail".

De son côté, la direction refuse de communiquer sur le nombre de suicides mais indique à l'AFP "ne pas constater de situation aggravée par rapport aux années précédentes".

Loïc Hislaire, DRH parti à la retraite en mars, reconnaît que les cheminots, qui vivaient dans un monde auparavant protégé et aujourd'hui bouleversé, doivent être aidés.

'" Ces changements sont déstabilisants. Il faut que le management soit préparé à accompagner les cheminots dans ces transformations. Il ne faut pas se voiler la face et dire 'il n'y a pas de problème'. Il y a une exigence d'adaptation et il faut que les cheminots s'y préparent avec des managers formés."