"The Batman" de Matt Reeves : "un spectacle sombre et stupéfiant" selon Le Masque

Après Michael Keaton, Georges Clooney, Christian Bale ou encore Ben Affleck, Robert Pattinson interprète Bruce Wayne et enfile le costume du super-héros chauve-souris dans cette nouvelle adaptation assurée par Matt Reeves. Les critiques saluent un Batman plus authentique, tourmenté, charismatique et sombre que jamais !
Le film résumé par Jérôme Garcin
Pour un neuvième vol plané de chauve-souris, le Batman de Matt Reeves succède à celui de Tim Burton, Joel Schumacher ou Christopher Nolan avec cette fois Robert Pattinson dans le rôle-titre, Zoë Kravitz en Catwoman, Paul Dano très sphynx, Colin Farrell très pingouin, et même John Turturro.
Trois heures pour suivre Bruce Wayne, alias Batman, dans son combat contre la corruption qui sévit à Gotham City. Tout cela en pleine campagne pour l'élection du nouveau maire et pour élucider les crimes du Sphinx. Un film où retentissent les plus grands troubles de l'époque : faillite démocratique, alerte terroriste, hantise de la catastrophe où gronde l'imminence d'un désastre…
De mémoire d'animateur, je n'ai jamais vu "Le Masque & la Plume" aussi élogieux pour un Batman
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Jean-Marc Lalanne salue "un film très éprouvant au service d'un Batman magistralement incarné par Pattinson"
Si le critique des Inrocks admet que le film semble très long et éprouvant à voir, cette forme scénaristique est mise au service d'un Batman inédit, bien plus déchiré, écorché vif comme on ne l'a sans doute jamais vu dans l'histoire du super-héros ! Un personnage qui n'entend faire qu'un avec les douleurs, les sensibilités et les réalités sociales du monde réel actuel :
"Le film fait ressentir l'angoisse de la catastrophe, d'un désastre, de la guerre, d'un monde qui se disloque. Il est d'abord très long, assez répétitif et produit une forme d’exténuation à l'image du héros lui-même.
On n'a jamais vu un Batman aussi pantelant, sans arrêt blessé, souffrant, en plein chemin de croix.
Ce sentiment, le film cherche presque à le produire chez son spectateur et à l'entretenir très longtemps après la projection, grâce à des images qui retranscrivent en même temps qu'elles nous plongent dans un monde de chaos.
C'est un film très sombre et inspiré aussi bien sur le plan scénaristique que plastique, qui donne quelque chose de vraiment très très beau.
De tous les Batman, Robert Pattinson est celui qui produit l'incarnation la plus convaincante. Jamais on n'avait vu ce héros aussi torturé et introspectif !
Bruce Wayne est presque tout le temps en costume de Batman. Il n'apparaît que très rarement à visage découvert ce qui fait qu'il doit sans arrêt jouer avec ses yeux, sa mâchoire qui procurent une intensité et une force assez inouïes au héros".
Charlotte Lipinska applaudit "un film sublimé par un Robert Pattinson très charismatique"
La journaliste pour le magazine Vogue juge elle aussi que si on peut critiquer cet aspect assez long et un peu éprouvant du film, cela est volontairement mis au service d'un scénario qui entend installer un rythme lancinant et stressant pour le spectateur :
D'autant que "Robert Pattinson est fascinant tant il est mono expression, stoïque voire même mono intonation puisqu'il parle de manière extrêmement calme tout le film. Mais par-dessus tout, il possède un charisme de dingue que lui confèrent d'abord sa mâchoire, son menton qui font qu'il produit un Batman reclus, névrosé, presque asocial, totalement fascinant !
Si le film est très noir, dure trois heures dans un microclimat où il fait nuit et pleut tout le temps à Gotham City, cela est mis au service du jeu de piste macabre sur lequel repose l'histoire avec un tueur mystérieux qui laisse des indices sur chacun de ses méfaits.
Le méchant a toujours un temps d'avance et laisse derrière lui des devinettes qui font penser au film "Seven", passant à chaque fois d'un cadavre à un autre.
Le film est sublime plastiquement. C'est très beau !
Pour Pierre Murat, "c'est un film noir absolument remarquable"
Pourtant, Pierre est loin d'être un fan absolu des super-héros des univers Marvel et DC Comics ! Lui aussi a totalement été scotché par la teneur scénaristique et plastique de séquences qui sont, d'après lui très proches de ce qu'on pouvait voir dans les films noirs de Francis Ford Coppola : "Robert Pattinson avait été extrêmement critiqué au départ et je trouve qu'il est tout à fait remarquable ! En plus de sa mâchoire, il y a ses yeux, et cette dégaine de rockstar déjantée. Une attitude qui le rend complètement enfermé par la culpabilité et le souvenir de son père, et il le fait vraiment très bien.
C'est d'abord un thriller. Il assiste la police et, comme dans le film "Seven", il marche sur les traces du méchant de l'histoire.
Je suis plus à mon aise quand Batman devient presque un film noir remarquable avec des séquences à la Coppola. Comme la scène de l'attentat dans l'église qui est superbe et magnifique".
C'est à la fois du Coppola comme dans "Le Parrain" mais aussi de "Conversation secrète"
Xavier Leherpeur stupéfait "par un grand spectacle et un Batman impressionnant"
Le producteur de "Une heure en série" et journaliste à 7e Obsession loue la construction sérielle d'un film minutieusement construit sur le plan scénaristique, le tout appuyé par des décors stupéfiants et un Batman humanisé qui traduit quelque chose de bien plus fort que ses prédécesseurs :
XL : "Le script est construit sur un mode qui fait très "série TV" tant il est régulièrement découpé en forme d'épisodes. Ce qui confère une nervosité sans cesse relancée dans le scénario.
Matt Reeves s'affirme ici comme un des grands metteurs en scène de ce cinéma de genre. On avait salué ses précédents "Planète des singes" et il s'impose ici un cran au-dessus tant il empoigne vraiment la matière "bande dessinée comique" dans sa construction du cadre. Il scrute et joue avec les moindres détails pour rendre un décor sinistre de génie.
Il y a une construction scénaristique et graphique stupéfiante (notamment la course-poursuite avec le pingouin)
Il réinvente les personnages que l'on croyait connaître, comme le pingouin qui même si Danny DeVito de Tim Burton reste indépassable, le personnage reste ici extrêmement intéressant !
Trois heures d'un spectacle impressionnant où tout fait sens : la musique, le montage, le découpage, le cadre, l'interprétation de Robert Pattinson (même si sa mâchoire me laisse assez indifférent)".
Humaniser le héros au lieu de le déshumaniser, comme l'ont fait les précédents films, en fait un grand film !
Le film
🎧 Écoutez l'ensemble des critiques échangées à propos de ce film sur le plateau du Masque et la Plume :
"The Batman" de Matt Reeves
8 min
► Toutes les autres critiques de films du Masque et la Plume sont à retrouver ici