Tourisme au temps du corona : une nouvelle carte de France se dessine
Par Jean-Christophe Ploquin
Cet été, on ne part plus en vacances en fonction de la météo mais en fonction des coefficients de contamination : des régions habituellement peu fréquentées connaissent une forte hausse de fréquentation. Les conditions d’hébergement préférées des Français sont également différentes cette année.
Chaque jour, Thomas Chauvineau reçoit dans son émission, "Le Débat de Midi", des chroniqueurs. Ce lundi, c'était Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef du journal La Croix.
Evidemment, c'est contrasté et il y a toujours des destinations touristiques qui étaient déjà favorites des Français qui continuent d'attirer beaucoup de monde, mais on constate des hausses de fréquentation dans ce qu'on appelle "les territoires de l'intérieur" : l'Aveyron, la Lozère, les Vosges, où les réservations sont en très forte hausse.
On voit que les Français, qui vont assurer finalement cette année le succès de la saison touristique puisque les étrangers ne sont pas là, ont eu le souci d'aller rechercher des destinations où ils allaient éviter les grandes foules, les effets de massification, pour minimiser les risques d'être touché par le coronavirus.
Les Français choisissent les départements classés verts plutôt que les autres
On constate par exemple que les grandes villes souffrent beaucoup en termes de réservations hôtelières. Évidemment, Paris souffre beaucoup, car c'est une destination privilégiée des touristes étrangers (américains, asiatiques...) et les réservations d'hôtels ont vraiment plongé. C'est aussi le cas dans des villes comme Lille, Reims, Poitiers, Tours également.
À Paris, par exemple, pour les deux premières semaines de juillet, le taux de taux d'occupation était seulement de 30 %.
Premier bilan au cœur des vacances estivales
Le grand chassé croisé entre juillettistes et aoûtiens était ce week-end, donc on est encore au milieu de la saison et il peut se passer encore beaucoup de choses. Mais les premières tendances, c'est ça : le tourisme et toutes les activités qui y sont liées vont souffrir cet été.
Il y a aussi l'absence des festivals qui drainent des centaines de milliers de personnes à travers la France, de façon ponctuelle, sur des sites. Dans ces endroits aussi, le tourisme va beaucoup souffrir.
Mais il y a aussi 9 millions de Français qui partent à l'étranger d'habitude chaque été et ceux-là vont en grande partie rester en France - et ce sont eux qui vont permettre de soutenir toute l'activité du tourisme, c'est-à-dire aussi bien l'hôtellerie, la restauration, l'événementiel et de nombreuses activités annexes.
Les hôtels des grandes villes souffrent aujourd'hui ; les campings en revanche attirent des nouveaux venus
On peut penser qu'il y ait un lien avec le rapport à la nature qui a manqué à beaucoup pendant le confinement ; il y a aussi toute cette tension autour de l'écologie : sans doute que ça se fait sentir dans l'attrait pour les campings. Il s'agit peut-être aussi pour les vacanciers d'une tentative pour éviter les grandes concentrations de personnes ?
Il y a en tous cas une hausse très sensible de la fréquentation des campings à travers la France, surtout les camping très bien équipés.
Aller plus loin
Pour en savoir plus, lisez l'article sur le bilan contrasté du tourisme français dans La Croix.