Transports, éducation, énergie... Comment la grève est suivie, secteur par secteur

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Transports, éducation, énergie... Comment la grève est suivie, secteur par secteur

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Un cortège a défilé dans les rues de Strasbourg ce mardi 18 octobre.
Un cortège a défilé dans les rues de Strasbourg ce mardi 18 octobre.
© AFP - Frederick FLORIN

Le mouvement de grève lancé il y a trois semaines dans l'industrie pétrolière pour demander l'augmentation des salaires s'étend ce mardi à plusieurs secteurs. Le trafic ferroviaire et l'Éducation nationale sont perturbés. Mais cette grève interprofessionnelle peine à mobiliser.

Santé, transports, énergie, éducation... les professionnels de plusieurs secteurs ont répondu à l'appel à la grève de quatre syndicats et organisations de jeunesse (CGT, FO, FSU, Solidaires, FIDL, MNL, Unef, La Voix lycéenne), ce mardi. Une centaine de manifestations ont eu lieu partout en France pour demander l'augmentation des salaires et défendre le droit de grève. Plus de 3500 personnes se sont rassemblées au Havre, 2200 à Marseille et plus d'un millier à Strasbourg, selon la police.

Dans l'Éducation nationale et chez EDF, le taux de participation à la grève était moins important que lors de la dernière journée de mobilisation, le 29 septembre. Dans les transports, la circulation des TER et Intercités a été particulièrement perturbée mais le trafic était quasiment normal pour les TGV et dans le métro. Certaines branches et le syndicat Solidaires appellent à une reconduction du mouvement. On fait le point secteur par secteur.

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Éducation : un peu plus de 6 % d'enseignants en grève, "près de 100 lycées" bloqués

Dans un communiqué, le ministère de l'Éducation nationale indique qu'un peu plus de 6 % des enseignants étaient en grève ce mardi. Dans le détail, 2,48 % des enseignants étaient grévistes dans le premier degré et 9,57 % dans le second degré, d'après les chiffres du ministère. Une mobilisation inférieure à la dernière grève dans l'Éduction nationale puisque le 29 septembre, 11 % des enseignants étaient en grève, toujours selon les chiffres du ministère.

C'est dans les lycées professionnels que la mobilisation était la plus forte, puisque 23 % des personnels étaient en grève. Ils protestent contre la réforme annoncée du lycée professionnel, qui doit favoriser les stages en entreprises au détriment de l'enseignement général à partir de la rentrée 2023.

Dans les lycées généraux et technologiques, 8,67 % des personnels étaient mobilisés et 7,50 % dans les collèges. Selon le syndicat lycéen La Voix lycéenne, qui a appelé à la mobilisation "contre la réforme du lycée professionnel, et pour dire non à la sélection et à Parcoursup, pour réclamer des moyens dans l'éducation et en soutien au mouvement de grève", "près de 100 lycées" étaient bloqués à 10 heures "partout en France".

Transports : un TER et un Intercités sur deux circulent

Dans les transports, la circulation des trains régionaux était perturbée. En moyenne, comme prévu, un TER et un train Intercités sur deux circulait en France. Le trafic des TGV était lui quasiment normal, assure la SNCF, avec un trafic légèrement perturbé sur les lignes TGV Atlantique et les OUIGO. La mobilisation à la SNCF "est plutôt réussie", selon Érik Meyer, secrétaire Fédéral SUD-Rail, invité de franceinfo. Il y a, selon lui, "plus d'un conducteur de train sur deux qui est en grève".

En Ile-de-France, le trafic des Transilien était très perturbé sur les lignes J, L et R avec un train sur trois, et un train sur deux sur les lignes H et N. Cela circulait un peu mieux sur les lignes P et U (avec respectivement trois trains sur quatre et deux sur trois). Deux bus sur trois étaient en circulation. Au niveau des RER, trois trains sur quatre fonctionnaient sur les lignes A et B. Le trafic du métro était, lui, quasiment normal.

Concernant la SNCF, "un tiers des assemblées générales reconduisent (la grève)", a annoncé sur Twitter le secrétaire général de la CGT Laurent Brun sur Twitter, en dévoilant les premières tendances. "Les autres demandent une nouvelle journée d'action." La SNCF prévoit de son côté "un retour progressif à la normale" mercredi. Mais des perturbations seront encore possibles localement notamment sur certaines lignes Transilien en Ile-de-France et Intercités. Les lignes TGV nationales et internationales seront quasi-normales.

Côté RATP, le mouvement ne devrait pas être reconduit mercredi, a estimé le secrétaire général de la CGT-RATP Bertrand Hammache, alors que la journée de grève n'est que modérément suivie dans l'entreprise. "En revanche, c'est le début d'un cycle", a-t-il indiqué, n'excluant pas de nouvelles journées de mobilisation "après les vacances scolaires de la Toussaint" qui prennent fin le 6 novembre.

Énergie : quatre raffineries sur sept touchées par la grève

Touchées par un mouvement de grève depuis trois semaines, les raffineries et dépôts étaient de nouveau perturbées ce mardi. Sur le total des infrastructures françaises, quatre raffineries sur sept étaient concernées par la grève, pour leurs opérations de raffinage et/ou de dépôt.

Les représentants CGT du raffinage chez TotalEnergies se réuniront en début de soirée pour déterminer la suite à donner à leur mouvement. "On verra la suite, si on poursuit, ou pas, ou partiellement. Cela dépendra notamment de la journée d'aujourd'hui, cela redonne de l'élan et il y a toujours ce sentiment de colère. On verra si cela suffit pour pousser le mouvement. Et in fine ce sont les salariés qui voteront", a indiqué Éric Sellini.

De son côté, le gouvernement pourrait annoncer de nouvelles réquisitions "probablement" ce mardi et en fera "autant que nécessaire" pour assurer le retour à la normale, a annoncé le porte-parole Olivier Véran.

Nucléaire : 16,3 % de salariés en grève, 11 centrales concernées

16,3% des salariés d'EDF étaient en grève à la mi-journée, a appris franceinfo auprès du fournisseur d'énergie. En comparaison, lors de la grève précédente le 29 septembre, le taux de participation atteignait 21,3 % à la mi-journée.

D'après la CGT, 11 centrales nucléaires étaient touchées par la grève, 17 réacteurs sont à l'arrêt et trois sont affectés par des baisses de charge. Les sites qui sont en grève sont : Belleville, Blayais, Bugey, Cattenom, Cruas, Dampierre, Gravelines, Penly, Paluel, Saint-Laurent, Saint-Alban, Tricastin. Dans ces centrales, une ou plusieurs tranches sont à l'arrêt, comme à Dampierre, au Tricastin ou à Gravelines, où deux réacteurs sont stoppés, ou à Cruas où trois réacteurs sont à l'arrêt. La centrale de Paluel n'est concernée que par une baisse de charge sur une tranche. La CGT indique par ailleurs que des négociations avec EDF vont s'ouvrir mercredi.

Par ailleurs, la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) était aussi en grève.

Santé : "une grève historique" dans le privé, selon la CFDT

La CFDT, qui a refusé de se joindre au mouvement interprofessionnel, a toutefois appelé à la mobilisation dans le "secteur lucratif" de la santé. Le syndicat prévoyait une quarantaine de rassemblements partout en France devant des cliniques et Ehpad privés. Ce mardi matin, la Fédération santé-sociaux a évoqué "une grève historique", sans donner pour le moment de chiffres.

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Fonction publique : des négociations ouvertes début 2023

Dans la fonction publique, les syndicats réclament "l'indexation automatique du point d'indice sur l'inflation". Les négociations salariales annuelles seront ouvertes au début de l'année 2023, a confirmé le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini. Le ministre a rappelé le dégel du point d'indice, revalorisé de 3,5% au début de l'été. Une hausse qui s'ajoute "aux augmentations moyennes de 1,5 %", ce qui "correspond à peu près au niveau d'inflation constaté sur 2022", a-t-il ajouté. Le préavis déposé par l'UFSE-CGT, premier syndicat dans la fonction publique, "s'étend jusqu'à la fin du mois".