Un conducteur fonce dans la foule à Toronto, 10 morts et 15 blessés

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Un conducteur fonce dans la foule à Toronto, 10 morts et 15 blessés

Le conducteur a foncé dans la foule de la rue commerçante la plus fréquentée du Canada.
Le conducteur a foncé dans la foule de la rue commerçante la plus fréquentée du Canada.
© AFP - Cole Burston / GETTY IMAGES NORTH AMERICA

Le conducteur d'une camionnette a été interpellé lundi à Toronto, au Canada, au terme d'une course folle dans la foule, tuant dix personnes et en blessant 15 autres. Si l'acte est considéré comme "délibéré" par le chef de la police canadienne, il est considéré comme "isolé" par les forces de sécurité canadiennes.

Les autorités canadiennes privilégient la thèse d'un acte isolé, ne visant pas la "sécurité nationale", alors que le conducteur d'une camionnette a délibérément foncé dans la foule à Toronto lundi. 

En soirée, la police a revu à la hausse le bilan du véhicule-bélier : 10 morts et 15 blessés, suite au décès d'une personne admise à l'hôpital.

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Les forces de police ont toutefois écarté la piste terroriste, alors que Toronto, plus grande ville du Canada, accueille actuellement les ministres des Affaires étrangères et de la Sécurité publique des pays du G7. "Les informations disponibles à ce stade indiquent que cet événement ne semble aucunement lié à la sécurité nationale", a ainsi déclaré le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, s'appuyant sur les conculsions des différentes agences de sécurité et de renseignement du Canada, en laissant entendre qu'il s'agissait d'un acte isolé. La réunion se poursuivra donc comme prévu mardi, a assuré la chef de la diplomatie canadienne, Chrystia Freeland.

"Mobile exact" pas encore déterminé

"J'ai été profondément attristé d'apprendre l'attentat tragique et insensé survenu à Toronto", a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau lundi soir dans un communiqué. "Attentat", un terme employé en français par le Premier ministre, qui ne suggère pas "une connexion terroriste de nature à menacer la sécurité nationale", a précisé à l'AFP son cabinet. 

Rapidement arrêté, le chauffeur de la fourgonnette de location a été identifié comme étant Alek Minassian, âgé de 25 ans et originaire de Richmond Hills, en banlieue nord de Toronto, a relevé Mark Saunders, chef de la police de la ville. C'est vers 13h26 locales (17h26 GMT) que la police a été avertie qu'une camionnette blanche de location renversait des piétons en fonçant sur les trottoirs de la rue Yonge, à une heure de forte affluence et sous un grand soleil printanier. 

Cette rue commerçante est "l'une des plus fréquentées du pays", a relaté le chef de la police. L'interrogatoire en cours du chauffeur devait permettre de déterminer "le mobile exact" du conducteur de la camionnette blanche, a indiqué la police. 

Le conducteur a été arrêté 26 minutes plus tard, après avoir ensanglanté la rue Yonge sur environ un kilomètre. L'homme apparaît sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, debout, au côté de la camionnette, faisant face avec agressivité à un policier armé. Le chauffeur, qui semble alors pointer un objet vers le gardien de la paix avant de s'en débarrasser et de se faire menotter, n'était pas armé, a indiqué Mark Saunders.

Des ambulances et des véhicules de police ont rapidement été déployés et le secteur a été bouclé par les forces de l'ordre. Cette partie de la capitale économique canadienne "va être fermée pour plusieurs jours [car] l'enquête sera longue avec plusieurs témoins à entendre et beaucoup d'images de caméras de surveillance à regarder", a averti Peter Yuen, chef adjoint de la police de Toronto. 

"Ce tragique événement ne représente pas qui nous sommes [...] et mes pensées sont avec ceux qui ont été frappés", a déclaré le maire de Toronto John Tory. 

La Maison Blanche a adressé ses "pensées et prières aux familles des victimes" et offert au gouvernement canadien "toute l'aide nécessaire". Le Président Emmanuel Macron, en visite d'État à Washington, a exprimé pour sa part sa "profonde solidarité au peuple canadien".

Ces faits rappellent les modes opératoires d'attaques à la voiture-bélier dans plusieurs grandes villes, comme New York, Barcelone, Londres, Nice, Paris, Berlin ou Stockholm, où des éléments radicaux à bord de véhicules ont fauché mortellement des piétons.