Un jour en présentiel par semaine : le retour des étudiants encore très timide dans les universités

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Un jour en présentiel par semaine : le retour des étudiants encore très timide dans les universités

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Les étudiants de 1ère année ont déjà pu revenir par demi-groupes en travaux dirigés il y a deux semaines. Mais cette nouvelle mesure ne va pas s'appliquer partout.
Les étudiants de 1ère année ont déjà pu revenir par demi-groupes en travaux dirigés il y a deux semaines. Mais cette nouvelle mesure ne va pas s'appliquer partout.
© Radio France - Boris Compain

Face à la détresse des étudiants, le gouvernement avait annoncé leur retour un jour par semaine dans les universités à partir du 8 février. Les étudiants de première année ont déjà pu revenir par demi-groupes en travaux dirigés il y a deux semaines. Mais cette nouvelle mesure ne va pas s'appliquer partout.

Au moins une journée par semaine sur les bancs de la fac, c'était la promesse du gouvernement. Mais Selma, étudiante en deuxième année de licence à la Sorbonne à Paris, va devoir encore rester devant son écran et suivre les cours à distance. "Aucun retour en présentiel une fois par semaine ne nous a été proposé pour le moment", explique la jeune fille de 19 ans. "J'ai demandé à des professeurs s'ils avaient des nouvelles concernant cette éventuelle mesure et ils m'ont expliqué que ce n'était pas du tout à l'ordre du jour. On n'a aucune information, regrette Selma. Les professeurs non plus, donc personne ne sait vraiment ce qui va se passer, mais on considère qu'on va rester comme ça jusqu'à la fin de l'année." 

Beaucoup d'étudiants se questionnent sur le fait de rendre ou non leur appartement, sur le fait de rentrer ou non chez leurs parents. On est dans un questionnement interminable, ça ne s'arrête pas.

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Au bord du gouffre

L'étudiante est lassée des cours à distance, où elle ne voit pas toujours ses enseignants : "Certains professeurs sont aussi en difficulté et n'ont pas forcément les moyens de démarrer des visioconférences. Parfois on a juste le cours écrit qui est envoyé en PDF et ce n'est pas évident de suivre", note Selma. "Au niveau des étudiants, on voit que certains ont parfaitement réussi à s'adapter à ce rythme de travail, à tous ces logiciels et d'autres n'y parviennent pas, ils sont en décrochage."

Cette mesure, d'accueil un jour par semaine, qui était facultative, aurait pu servir aux étudiants qui en ressentaient vraiment le besoin. On a beaucoup de camarades qui sont au bord du gouffre. 

La Conférence des présidents d'université reconnaît que cet accueil des étudiants dans la limite de 20% des effectifs ne sera pas mis en place dans toutes les filières dès ce lundi. "Tout simplement", explique son vice-président Guillaume Gellé, "parce que cela suppose aussi de revoir les emplois du temps, de mettre en place les dispositifs sanitaires nécessaires et donc c'est une montée progressive. Certains étudiants préfèrent aussi rester étudier à distance, et donc il nous faut organiser les choses selon des modalités hybrides : des étudiants de la même promotion peuvent être à distance ou en présentiel, c'est ce qui rend les choses compliquées. Et puis, il faut gérer les personnels et les ressources dont on dispose. C'est très complexe et très chronophage pour l'ensemble de nos équipes." 

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Montée en puissance progressive

Guillaume Gellé, qui est aussi président de l'université de Reims, constate lui-même "que le déploiement ne se fait pas forcément de façon identique dans les différentes composantes de l'université. Quand on dit 'retour des étudiants sur les campus', cela peut concerner certaines unités d'enseignement et pas d'autres". 

Mais il veut rester optimiste : "Les choses sont en train de se mettre en place, il faut prendre un petit peu de temps, mais globalement nous observons en retour des étudiants dans la plupart des filières à ce jour. Ce que nous souhaitons, c'est bien sûr une montée en puissance progressive de ce dispositif en respectant la jauge des 20 % de nos capacités d'accueil, et en espérant que cela puisse être remonté très rapidement si les conditions sanitaires s'améliorent." 

Mais le contexte actuel pourrait bien retarder les choses. Le retour des étudiants sera encore très progressif dans les semaines qui viennent, dans la plupart des universités.