L'application FLAG !, lancée ce vendredi, permettra de mieux recenser les actes commis contre les personnes LGBT+.
Mieux recenser et identifier les violences contre les personnes LGBT+. C'est l'objectif de l'application mobile FLAG !, lancée ce vendredi par l'association du même nom (l’association des personnels LGBT des ministères de l’Intérieur et de la Justice, qui comprend notamment les policiers et les gendarmes.)
"On a un certain nombre de plaintes rejetées coté police, qui sont sous-représentatives des réelles LGBTphobies sur le territoire national", indique à France Inter le président de l'association FLAG !, Johan Cavirot : "Cette application permettra de signaler de manière anonyme toutes les LGBTphobies subies, que ce soit des injures, menaces, y compris les violences conjugales."
Une application mobile marrainée par Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, et financée en grande partie par la Dilcrah, la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT.
Une application simple d'utilisation
Comment ça marche concrètement ? Vous indiquez d'abord si vous êtes victime ou bien témoin de violences. Puis, l'application vous demande de renseigner la date des faits, ainsi que le lieu. Il faut alors cocher le type de violences : injures, diffamation, provocation à la haine et à la violence sur internet ou hors internet, menaces de violences, ou encore menaces d'outing (révéler l'homosexualité de quelqu'un à son entourage ou au grand public.)
Il s'agit ensuite de renseigner la catégorie de l'acte pour caractériser les faits : homophobie, lesbophobie, biphobie, transphobie, sérophobie (violence contre une ou des personnes atteintes du VIH) ou "autre".
Puis, identifier l'auteur : est-ce une personne connue, un collègue ou un voisin ? Un inconnu ? Un individu isolé ou un groupe ? Cette personne fait-elle partie de votre famille ? Ou encore, est-ce un policier ?
Une fois toutes ces étapes franchies, l'application vous indique que votre signalement a été enregistré. Et en fonction de vos réponses, vous conseille des structures vers lesquelles vous orienter : "Ça peut être la police nationale, la brigade numérique, la plateforme des violence sexuelles ou sexistes, l'association Le Refuge...", égrène Johan Cavirot de FLAG !.
Mieux recenser les violences pour mieux lutter contre
L'objectif de l'application, en plus de signaler les violences, et de mieux les caractériser, explique Johan Cavirot : "Il faut pouvoir identifier, notamment, les zones où ces LGBTphobies ont lieu. Dans le 20ème arrondissement de Paris, parmi les actes LGBTphobes, y-a-t-il plus de violences physiques ou d'insultes ? Et dans le 16ème arrondissement, qu'en est-il ?" Des données qui permettront d'adapter les solutions de pouvoirs publics et des associations grâce à des valeurs factuelles.
En outre, un comité scientifique, en partenariat avec la fondation Jean Jaurès, établira annuellement une étude sociologique sur la base des signalements obtenus.
"Je suis très heureuse de soutenir et de marrainer l’application de FLAG!, dont je salue l’engagement pour mieux protéger les personnes LGBT+", réagit de son côté la secrétaire d'État Marlène Schiappa : "Permettre aux victimes de violences conjugales de trouver de l’aide est essentiel, particulièrement en cette période, et ces violences n’épargnent pas les couples LGBT+. Nous travaillons avec FLAG! pour ne rien laisser passer."
Marlène Schiappa annonce en outre dans Libération un plan d'urgence pour venir en aide aux personnes LGBT+ confinées_,_ avec notamment 300 000 euros débloqués qui permettront de financer 6000 nuitées d’hôtel pour les jeunes confrontés à des violences homophobes, mesure mise en place dès lundi.
L'application est elle d'abord disponible pour Android. Elle est en cours de validation pour iOS sur l'App Store. Tous les renseignements sur l'application et comment la télécharger à retrouver ici.