"Une bête au paradis" de Cécile Coulon est-il "nul", "archaïque", "stéréotypé" ou "symbolique" ?
Dans son dernier livre, Cécile Coulon nous invite en terre fermière où Émilienne élève seule ses petits-enfants. L'un d'eux grandit et rencontre son grand amour jusqu'à ce que leurs convictions ne les déchirent autant que les critiques du Masque & la Plume où seule Patricia Martin a salué le scénario.
Le livre présenté par Jérôme Garcin
L'histoire se passe dans une ferme isolée au bout d'un chemin de terre, appelée "le Paradis", où Emilienne élève seule ses deux petits-enfants, Blanche et Gabriel. Ils grandissent, Blanche rencontre et aime Alexandre, et puis, à l'âge adulte, le couple se déchire : Alexandre veut partir pour la ville et Blanche, rester au Paradis. C’est, dit l’éditeur, « le roman fiévreux d’une lignée de femmes envoûtées par ce qu’elles ont de plus précieux, leur terre », et dont Cécile Coulon dit qu’elle l’a écrit en pensant à « La Nuit du chasseur » de Laughton et aux films de Chabrol.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Arnaud Viviant l'a trouvé "nul et sans aucun sens"
"Nul ! Je l'ouvre, j'ouvre une page au hasard, je tombe sur cette phrase : "il pivota sur lui-même"... Bon, oui c'est mieux que de pivoter sur les autres mais au bout d'un moment, j'en deviens obnubilé, je me rends compte que tous les personnages pivotent, parfois sur eux-mêmes ! Parfois, il y en a un qui pivote difficilement sur lui-même, sans doute, a-t-il des problèmes d'arthrose. Ce ne sont plus des personnages, ce sont "des derbish turners". Quand Céline Coulon ne sait pas quoi faire de ses personnages, elle les fait pivoter... Et, quand est-ce que cela se passe ?
C'est la fête au cochon ce livre.
Une fille se fait dépuceler pendant qu'on tue le cochon dans la cour - bonjour la poésie - quand même on sait que Cécile Coulon a eu le prix Guillaume Apollinaire et a participé au prix Goncourt de la poésie, donc là on ne comprend pas vraiment de quoi ça parle. Cela n'a aucun sens, est-ce que c'est sur la condition des agriculteurs ? On s'en fout c'est mal écrit."
Patricia Martin a trouvé que "c'était un très beau livre, hors du temps"
"J'ai trouvé cela super bien écrit, c'est sur la sauvagerie des hommes, des animaux, des histoires de déflagration. Elle est étonnante, cette fille, elle est très jeune. J'avais déjà lu Trois saisons d'orage d'elle qui m'avait d'ailleurs énormément plu.
Je trouve qu'il y a là encore une fois quelque chose de très symbolique.
C'est fort comme une tragédie antique
Cela a des accents raciniens, il y a une vérité des corps, des sentiments, une violence dans les rapports absolument incroyable. Je trouve que c'est l'homme dépassé par sa propre nature, aussi civilisé soit-il. J'ai trouvé que c'était un très très beau livre hors du temps, il est universel."
Michel Crépu déplore "un livre sans substances lié à notre époque"
"C'est un livre symptomatique de notre époque. C'est l'effet que procure notre monde digital, abstrait, liquide, sans substances, sans solidité, car il y a comme une sorte de phénomène quasiment biologique qui se produit et qui fait surgir ce genre de romans fascinés par la sauvagerie du lien passionnel et familial."
Un livre profondément archaïque. Tu parles d'un suspense.
Pour Olivia de Lamberterie, c'est stéréotypé et anachronique
"J'ai aimé tous ses livres, je la trouve ultra douée, mais alors celui-là est nul, c'est une sorte de drame paysan, on a l'impression de lire en noir et blanc, c'est assez curieux ou alors c'est au niveau des sagas estivales de TF1 avec des personnages tellement stéréotypés... La grand-mère comme c'est une paysanne est forcément taiseuse, le bellâtre qui a l'air tellement gentil est en fait méchant.
Il y a un vrai problème spatio-temporel : quand elle s’essuie les mains, on se dit qu'elle va les essuyer sur son jupon... et bien pas du tout, elle est en jean avec un t-shirt un peu large mais propre. Ou alors quelques pages plus loin, ils disent qu'ils vont décrocher le combiné du téléphone..."
Aller plus loin
Écoutez l'intégralité des critiques échangées sur le livre :
"Une bête au paradis", de Cécile Coulon : les critiques du Masque et la Plume
6 min
📖 LIRE - "Une bête au paradis" de Cécile Coulon est à retrouver chez l’Iconoclaste
► LIVRE OUVERT | Toutes les autres œuvres passées au crible des critiques du Masque et de la Plume sont à retrouver ici.
Chaque dimanche à 20h, retrouvez les critiques du Masque et la Plume, réunis autour de Jérôme Garcin, pour parler cinéma, littérature ou théâtre.