
La carte scolaire en France, dont l'assouplissement par Nicolas Sarkozy en 2007 a suscité de nombreuses critiques, sera durcie à la rentrée 2013. C'est ce qui ressort de la circulaire de rentrée du ministère de l'Education publiée jeudi. Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, avait annoncé en juin, au lendemain de l'élection de François Hollande à l'Elysée, son intention de rendre plus rigide la carte scolaire afin de renforcer la "mixité sociale et scolaire". Dans un souci accru "d'équité dans l'affectation des élèves, les directeurs académiques des services de l'éducation nationale ne traiteront plus prioritairement les demandes de dérogation formulées sur la base du motif 'parcours scolaire particulier'", dit le ministère dans sa circulaire. Ces motifs "servent trop souvent à éviter l'établissement de secteur." Avec la réforme de la carte scolaire lancée en 2007, les parents d'élèves pouvaient déposer une demande de dérogation pour obtenir, dans la limite des places disponibles, l'inscription de leur enfant dans un établissement autre que celui dont il dépend géographiquement.
Francois Cartron sénatrice socialiste de Gironde, a rédigé un rapport sur cette réforme. Pour elle, elle a échoué.
Inter soir 18h - DCT Carte Scolaire 18h
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"Une bonne nouvelle" pour les parents
Les élèves handicapés, bénéficiant d'une prise en charge médicale importante, les élèves boursiers, ou ceux qui ont un frère ou soeur déjà scolarisé dans l'établissement demandé ou ceux qui devaient suivre un "parcours scolaire particulier" étaient jusqu'alors prioritaires. Pour la FCPE, première association de parents d'élèves, ce durcissement de la carte scolaire est "une bonne nouvelle." "Enfin l'Education nationale arrête de promouvoir la dérogation comme étant un modèle", a dit à Reuters son président, Jean-Jacques Hazan. "Dire aux gens 'vous avez une possibilité d'avoir une dérogation', c'est les inciter à la dérogation, ce qui est catastrophique au sens où ça enlève beaucoup de confiance dans le système." Selon un rapport du Sénat publié en juin 2012, l'assouplissement de la carte scolaire, lancée pour lutter contre la ségrégation scolaire issue de la ségrégation urbaine, "n'a pas rempli son but" et a au contraire "ghettoïsé les établissements défavorisés." Un bilan rejeté par l'ancien ministre de l'Education Luc Chatel. "Ce qui crée des ghettos, c'est le système inventé dans les années 60 qui consistait à entasser les élèves d'un même quartier dans le même établissement", a dit le député UMP jeudi. "Nous avions voulu remettre du mouvement, de la souplesse, faire en sorte que des lycéens, des collégiens d'un quartier parfois difficile puissent accéder à un établissement de centre-ville", a-t-il ajouté sur France 2.