Une plainte déposée contre Nike pour complicité de travail forcé envers les Ouïghours opprimés
Par Marie-Hélène Herouart
L'association des Ouïghours de France a porté plainte, mercredi 24 février, contre Nike. La multinationale est accusée d'être complice du travail forcé de cette communauté minoritaire, oppressée en Chine.
Nike est à nouveau dans la tourmente sur la question de l'oppression des Ouïghours, accusé d'y jouer un rôle indirect. Ce 24 février, l'association des Ouïghours de France porte plainte contre la multinationale pour "complicité de travail forcé et pratiques commerciales trompeuses".
Il y a un an déjà, le think thank australien Australian Strategic Policy Institute (ASPI) avait documenté le travail forcé de cette communauté musulmane, opprimée par Pékin. Selon ce rapport, corroboré par les hautes autorités internationales, 80 000 Ouïghours ont été transférés dans des usines partout à travers la Chine entre 2017 et 2019.
Plus de 80 multinationales sous-traitant une partie de leurs produits en Chine, comme H&M ou Ralph Lauren, ont été accusées de contribuer indirectement à l'exploitation de cette minorité musulmane. Depuis, la plupart d'entre elles ont pris des mesures pour interrompre leurs relations avec les fournisseurs chinois dont l'origine du coton ne peut pas être tracé. Mais, ce n'est pas le cas de Nike, selon Le Monde.
Aux cotés de Coca-Cola, l'empire de la basket aurait même fait du lobbying auprès du Congrès américain pour empêcher une loi, qui prévoyait d'interdire l'importation aux États-Unis des biens fabriqués au Xinjiang, la région chinoise où les Ouïghours sont exploités.
Nike nie son implication dans l'oppression des Ouïghours
De son côté, Nike, comme les 83 autres multinationales mises en cause l'an passé, nie toute implication dans l'exploitation des Ouïghours ou dans un effort de lobbying auprès du Congrès américain. Pourtant, près de sept millions de paires de chaussures auraient été fabriqués par des centaines de Ouïghours, forcés à travailler dans une usine Nike, située dans la région de Xinjiang et entourée de barbelés.
Depuis la publication du rapport révélant la situation, Nike aurait aussi poursuivi sa collaboration avec le fournisseur Qingdao Taekwang Shoes Co. Ltd, accusé d'avoir transféré 600 ouvriers ouïghours originaires de la province du Xinjiang dans ses usines en janvier 2020.
Face à cette situation, démentie par le gouvernement communiste chinois, plus de 180 associations politiques ou de défense des droits de l'Homme ont publié fin février une lettre ouverte. Elle appelle les gouvernements du monde entier à boycotter les prochains Jeux olympiques d'hiver, organisés à Pékin en 2022.
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À Paris, on dénonce "un système de répression institutionnalisé" de la Chine envers les Ouïghours. Le Canada et les États-Unis, eux, accusent déjà Pékin d'un génocide.