Vacances d'été : des policiers français en Espagne et Croatie pour aller à la rencontre de leurs compatriotes

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Vacances d'été : des policiers français en Espagne et Croatie pour aller à la rencontre de leurs compatriotes

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Les policiers fréquentent les lieux touristiques, tels que la Puerta de Sol à Madrid
Les policiers fréquentent les lieux touristiques, tels que la Puerta de Sol à Madrid
© Radio France - Mathieu Ferri

Après une pause l'été dernier en raison de l'épidémie de Covid-19, des policiers français vont à nouveau patrouiller dans des lieux touristiques à l'étranger, afin d'aller à la rencontre de leurs compatriotes. Un dispositif de coopération internationale qui existe depuis 2009.

Leur mission sur la voie publique a tout de la carte postale : que ce soit à Alicante, Madrid, Saint-Jacques-de-Compostelle, Grenade ou Marbella, neuf policiers français patrouilleront dans ces villes espagnoles cet été, alors que les Français s'apprêtent à repartir à l'étranger après un coup d'arrêt dû à la pandémie de Covid-19. Autrement dit, des vacances pour les uns, des missions qui sortent du quotidien pour les autres. Deux fonctionnaires iront également rejoindre Split, en Croatie, à la fin du mois de juillet.

"Notre rôle est de sécuriser la voie publique en faisant des patrouilles mixtes [composées de policiers français et espagnols, ndlr]. Comme il y a beaucoup de touristes à cette époque, notamment des Français, nous sommes là pour leur porter assistance, que ce soit à ceux qui cherchent leur chemin, ceux qui ont perdu leurs carte bleue ou papiers ou ceux qui ont été victimes d'une agression ou d'un vol", explique un brigadier-chef habituellement en poste à Bordeaux, qui s'est vu confier, avec un collègue, une mission de deux semaines à Madrid cet été. Les fonctionnaires français n'ont, cependant, pas de prérogatives judiciaires en Espagne et ne peuvent pas prendre de plainte : "Dans ce cas, nous dirigeons les touristes français vers nos collègues espagnols". 

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En tenue de la police française

Ces policiers patrouillent armés et vêtus de leur uniforme français, ce qui les rend facilement identifiables aux yeux de leurs compatriotes. "Ils sont étonnés de voir un policier français, explique le fonctionnaire bordelais, qui a effectué une mission similaire dans la capitale espagnole en 2017_. Ils nous posent plein de questions, c'est assez agréable. Ce n'est pas toujours évident pour nous [en France], mais, à l'étranger, nous sommes très bien perçus, les gens viennent naturellement vers nous, c'est convivia_l". 

Tous les policiers envoyés à l'étranger doivent maîtriser la langue du pays dans lequel ils se rendent, quitte à suivre quelques cours afin d'acquérir le vocabulaire spécifique à la profession : "C'est un peu comme chez nous avec le 'vol à la tire' ou le 'vol à la roulotte', ils ont des noms bien précis pour les infractions, comme pour les éléments de leur uniforme ou leurs grades", précise le brigadier-chef de Bordeaux. D'autant que ces policiers peuvent également être sollicités pour faire office de traducteur lorsqu'un Français est mis en cause.

"Le travail de policier comme en France"

"Nous coopérons aussi avec les policiers italiennes, portugaises ou allemandes, explique, pour sa part, Natacha, Stevenin, de la police espagnole, qui a accueilli ses homologues français. La barrière de la langue peut être nuisible, d'où l'importance d'avoir des policiers étrangers". La policière précise que ces fonctionnaires "font le travail de policer comme en France" et peuvent être amenés à intervenir sur tous types de faits, y compris ceux n'impliquant aucun de leur compatriote.

Interrompue l'an dernier à cause de la pandémie de Covid-19, cette coopération internationale a amené 138 policiers français à se déplacer à l'étranger depuis 2009. A titre d'exemple, en 2019, 14 fonctionnaires ont été déployés en Espagne, Portugal et Allemagne. La France accueille également des policiers européennes : 318 ont effectué une mission en France depuis le lancement de la coopération, donc 70 policiers européens allemands, espagnols, italiens, belges, polonais ou néerlandais en 2019. Des venues en France interrompues cette année, toujours en raison du contexte sanitaire.