Variole du singe : deux premiers morts en Espagne, ce que l'on sait de la progression de l'épidémie en Europe

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Variole du singe : deux premiers morts en Espagne, ce que l'on sait de la progression de l'épidémie en Europe

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La France a ouvert 114 centres de vaccinations, donc un vaccinodrome à Paris.
La France a ouvert 114 centres de vaccinations, donc un vaccinodrome à Paris.
© AFP - MAGALI COHEN

Alors que deux premiers patients atteints de la variole du singe sont morts en Espagne, l'épidémie continue de progresser en Europe. Nombre de cas, vaccination, recommandations de l'OMS, France Inter fait le point sur ce que l'on sait.

Deux patients sont morts de la variole du singe en Espagne, a annoncé le ministère de la santé espagnol ce samedi 30 juillet. Il s'agit des deux premiers décès déplorés en Europe. Vendredi, le Brésil avait annoncé un premier mort dans le pays, sans que l'on sache à chaque fois si le virus est bien à l'origine de ces morts. Au total, ça porte à huit le nombre de personnes touchées par la variole du singe et décédées depuis le mois de mai.

Avancée de l'épidémie en Espagne, nombre de personnes infectées en Europe et campagne de vaccination en France, France Inter fait le point sur ce que l'on sait.

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En Espagne, combien de personnes sont touchées ?

Avec 4 298 personnes infectées, selon les dernières données du Centre de coordination des alertes et des urgences sanitaires, l'Espagne est le pays européen qui fait face au plus grand nombre de cas de variole du singe recensés. C'est également le pays avec l'un des plus grands nombre de cas au monde.

Qui sont les deux personnes décédées ?

Le ministère de la Santé espagnol a expliqué que les deux patients décédés étaient "deux hommes jeunes" et que des études étaient en cours pour avoir plus d"'information épidémiologique" sur ces deux cas. Il s'agit des premiers décès en Europe de personnes contaminées par la variole du singe. En Espagne, 120 personnes touchées par le virus sont actuellement hospitalisées.

En France, où en est la campagne de vaccination ?

À ce jour, 114 centres de vaccination contre la variole du singe ont ouvert en France, depuis le lancement de la campagne début juin. Une vaccination ouverte aux cas contacts et également, depuis le 8 juillet, aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes", les "personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ", aux "personnes en situation de prostitution " et aux "professionnels des lieux de consommation sexuelle". Le ministre de la Santé, François Braun, a annoncé lundi 25 juillet qu'il allait mobiliser "des bras supplémentaires" pour vacciner, notamment des étudiants en santé.

Dans son point hebdomadaire, Santé publique France a fait le point le 28 juillet sur la progression de l'épidémie dans le pays. Quelque 1 955 cas confirmés de variole du singe ont été recensés en France, soit environ deux fois moins d'en Espagne. Les personnes touchées habitants dans la majorité des cas (plus de 800) en Ile-de-France. L'Occitanie et l'Auvergne-Rhône-Aples sont également deux régions qui concentrent plus de 100 cas chacune.

L'Europe concentre-t-elle un grand nombre de cas ?

En dehors des zones endémiques en Afrique, on a recensé entre le début du mois de mai et la fin du mois de juillet 18 000 cas de variole du singe dans 78 pays. Et 70% des cas sont concentrés en Europe, a précisé mercredi le directeur de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Selon l'OMS, il y aurait donc eu plus de 12 000 cas en Europe, donc presque 7 000 rien qu'en Espagne et France.

Bien que les décès dûs à la variole du singe restent très rares, "compte tenu de la poursuite de la propagation (du virus) nous nous attendons à plus de décès", a déclaré dans un communiqué Catherine Smallwood, une responsable des situations d'urgence de l'OMS Europe.

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Que dit l'Organisation mondiale de la santé ?

Le dimanche 24 juillet, l'Organisation mondiale de la santé a déclenché le plus haut niveau d'alerte, l'Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), pour renforcer la lutte contre la variole du singe. Quatre jours plus tard, l'OMS a conseillé aux personnes les plus susceptibles d'être contaminées de réduire le nombre de partenaires sexuels. Le meilleur moyen de se protéger "est de réduire le risque de se retrouver exposé" à la maladie, avait alors expliqué le directeur général de l'OMS, lors d'un point presse à Genève.