Vendée Globe : très peu d’abandons pour cette 9e édition

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Vendée Globe : très peu d’abandons pour cette 9e édition

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Avec 25 bateaux à l'arrivée aux Sables d'Olonne sur 33 participants, cette édition du Vendée Globe affiche un taux de réussite record.
Avec 25 bateaux à l'arrivée aux Sables d'Olonne sur 33 participants, cette édition du Vendée Globe affiche un taux de réussite record.
© Radio France - Jérôme Val

Après quatre mois de course, la 9e édition du Vendée Globe s’est terminée avec l’arrivée du navigateur finlandais Ari Huusela. Il est le 25e et dernier concurrent à avoir franchi la ligne. Ils étaient 33 au départ le 8 novembre dernier. Ça veut dire qu’il n’y a eu que 8 abandons. C'est un record.

Sur les huit premières éditions, la statistique avait de quoi faire frémir tout prétendant au tour du monde : 54% des bateaux seulement revenaient aux Sables d’Olonne. Un sur deux donc était contraint à l’abandon avec une édition catastrophique en 2008-2009 : sur les 30 bateaux au départ, uniquement 12 avaient réussi à faire le tour de la planète sans encombres. 

"Tu te dis que ça peut casser" Clément Giraud

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Clément Giraud (Compagnie du Lit / Jiliti) a terminé 21e à la mi-février et il savait avant de partir que le couperet pouvait tomber à tout moment. "Je pense que ça a dû jouer dans mon premier mois de course, se rappelle le navigateur varois_. Tu te dis que ça peut casser et donc tu lèves un peu le pied. J’ai essayé de trouver la meilleure moyenne pour arriver à mes fins en me faisant plaisir et en tirant sur le bateau, sans tout casser._"

Le Finlandais Ari Huusela a été le dernier ce vendredi à avoir franchi la ligne d'arrivée du Vendée Globe.
Le Finlandais Ari Huusela a été le dernier ce vendredi à avoir franchi la ligne d'arrivée du Vendée Globe.
© Radio France - Jérôme Val

76% de bateaux arrivés à bon port

Avec 25 bateaux rentrés à bon port sur 33 au départ, le taux de réussite de ce Vendée Globe est de 76%, bien au-delà de la moyenne. C’est la preuve, explique le directeur de la course Jacques Caraës, que les monocoques pourtant très éprouvés dans le Grand Sud, sont de plus en plus fiables. "Ça veut dire que le niveau sportif a pris un cran supplémentaire et le niveau de préparation également, détaille celui qui est sur le pont sans pause depuis quatre mois. Ça fonctionne de mieux en mieux et c’est vrai qu’à chaque édition, on franchit un palier technologique supplémentaire. C’est bon signe et ça prouve que ces bateaux-là sont bien conçus. La course est d’autant plus belle quand on voit revenir les bateaux en bon état."

Les conditions météorologiques tout au long du parcours ont aussi permis de préserver les bateaux qui n’ont pas pu aller aussi vite que voulu.  

"Les équipes sont de plus en plus aguerries et professionnelles" Jacques Caraës

Fiables également : les marins. Ils sont mieux entourés et mieux préparés. "On s’en rend compte parce que ça ne bricole pas sur les pontons à un mois du départ, poursuit Jacques Caraës_. Ce sont des peaufinages mais il n’y a plus de grands travaux. Ça montre que les écuries et les équipes techniques ont la bonne mesure. Elles se préparent bien, elles sont de plus en plus aguerries, de plus en plus professionnelles et dures au mal. Le Vendée Globe, c’est une course d’usure. Grâce à ça, cette édition est unique en soi, elle magique."_

Clément Giraud le reconnaît : la perspective d'un abandon l'a incité à lever le pied au début de la course.
Clément Giraud le reconnaît : la perspective d'un abandon l'a incité à lever le pied au début de la course.
© Radio France - Jérôme Val

Ce constat est partagé par l’ensemble des skippers, dont Clément Giraud qui n’est pas parti dans les meilleures conditions avec des sponsors qui l’ont rejoint au dernier moment. "C’est la preuve qu’il y a une professionnalisation y compris chez les amateurs, justifie le skipper_. C’est génial parce que ça veut dire que des pros préparent des bateaux, même pour des coureurs amateurs._"

Un monocoque qui boucle un Vendée Globe n’en sort pas indemne pour autant. Clément Giraud, par exemple, a découvert à l’arrivée une  fissure sur la coque de son bateau. Comme quoi, l’aventure d’un tour du monde ne tient parfois qu’à un fil.