Vincent Lambert : les réactions autour de sa mort et de la loi sur la fin de vie

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Vincent Lambert : les réactions autour de sa mort et de la loi sur la fin de vie

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François Lambert, le neveu de Vincent
François Lambert, le neveu de Vincent
© AFP - FRANCOIS GUILLOT / AFP

Vincent Lambert est mort ce jeudi après avoir passé onze ans dans un état végétatif au CHU de Reims, sur fond de six ans de batailles judiciaires qui ont déchiré sa famille. Devenu un symbole du débat sur la fin de vie en France, le cas de Vincent Lambert a fait réagir de nombreuses personnalités sur ce sujet.

La mort de Vincent Lambert ce jeudi 11 juillet, a fait réagir de nombreux personnalités autour de la loi actuelle sur la fin de vie en France. Le cas de cet infirmier devenu tétraplégique et dans un état végétatif à cause d'un accident de la route survenu en 2008, est devenu le symbole du débat sur la fin de vie.

Une "affaire non terminée" - Rachel, la femme de Vincent Lambert

L'affaire judiciaire "n'est pas complètement terminée" a annoncé sur franceinfo Francis Fossier, l'avocat de la femme de Vincent, Rachel Lambert. Une autopsie doit être pratiquée et Rachel Lambert doit être auditionnée. Décision prise dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte à la suite de la plainte vendredi 5 juillet des parents de Vincent Lambert pour "tentative d’homicide volontaire en bande organisée".

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"Un crime d'État" - Les parents de Vincent Lambert

Viviane et Pierre Lambert, opposés depuis des années à l'arrêt des traitements de leur fils, parlent d'un "crime d'État". "Vincent est mort, tué par raison d'État et par un médecin qui a renoncé à son serment d'Hippocrate (...) L'heure est au deuil et au recueillement.  Il est aussi à la méditation de ce crime d'État", ont déclaré dans un communiqué Jean Paillot et Jérôme Triomphe, leurs avocats.

"C'est la mort dans l'âme que nous vous annonçons le rappel à Dieu de notre cher Vincent" a déclaré de son côté David Philippon à l'AFP, l'un des frères de Vincent Lambert opposé depuis des années, comme ses parents, à l'arrêt des traitements.

Vincent Lambert "n'était pas en fin de vie" déclare la Conférence des évêques de France

La Conférence des évêques de France (CEF) a regretté la "confusion" autour de l'affaire Vincent Lambert, estimant que celui-ci "n'était pas en fin de vie". Interrogé par nos confrères de La Croix, Thierry Magnin, secrétaire général et nouveau porte-parole de la CEF estime qu'"à travers l'instrumentalisation du déchirement d'une famille, on a entretenu la confusion en considérant le cas de Vincent Lambert comme celui de quelqu'un en fin de vie. Or il n'était pas en fin de vie."

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"Un soulagement" - Le neveu, François Lambert

"Pour moi l’affaire Vincent Lambert se termine aujourd’hui. Après, il va y avoir l'enterrement, ça sera un moment fort et intime et ce serait bien que ça reste intime et que l'affaire Vincent Lambert s'arrête aujourd'hui", a expliqué François Lambert lors d'une conférence de presse à Paris. "Ce n’est pas une libération, c’est vraiment un soulagement."

Selon son avocat, Gérard Chemla, la mort de Vincent Lambert doit amener la société à en "tirer les leçons" au plan juridique, qu'il faut être "plus courageux dans la façon dont on aborde la fin de vie".

Débat autour de la loi sur la fin de vie

Une vision partagée par Jean-Luc Romero, conseiller régional d'Ile-de-France :

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Selon Alain Claeys, co-auteur d'une loi sur la fin de vie avec Jean Leonetti en 2016, "il est indispensable que nos concitoyens prennent conscience qu'il est nécessaire d'écrire ses directives anticipées avec son médecin traitant, de désigner une personne de confiance pour éviter que la famille se retrouve dans une situation difficile". Interrogé par nos confrères de franceinfo, l'ancien député PS a jugé que l'absence de directives anticipées "a constitué toute l'histoire tragique de Vincent Lambert".

"Une évolution de la loi n'est pas d'actualité", a réagi sur franceinfo Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargé(e) de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

"Chacun est libre d’avoir ses propres convictions", a estimé ce jeudi matin Olivier Véran, député LREM de l’Isère et médecin hospitalier. "Mais la particularité dans l’histoire de Vincent Lambert c’est que tout cela s’est déroulé à découvert et a été responsable d’un grand débat public qui a traversé la société pendant des années sur ce qu’est la fin de vie, comment finir cette vie lorsque l’état relationnel ne permet plus de communiquer vers l’extérieur, lorsqu’il n’y a plus de possibilité de rémission, de guérison. Ça laissera des traces."

Les dates clés de l'affaire Vincent Lambert
Les dates clés de l'affaire Vincent Lambert
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