Voici ce que va faire Thomas Pesquet lors de ses sorties dans l'espace

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Voici ce que va faire Thomas Pesquet lors de ses sorties dans l'espace

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Thomas Pesquet (à droite), Shane Kimbrough (à gauche) seront aidés de Meghan McArthur et Mark Vande Hei qui resteront à bord de l'ISS
Thomas Pesquet (à droite), Shane Kimbrough (à gauche) seront aidés de Meghan McArthur et Mark Vande Hei qui resteront à bord de l'ISS
- NASA

Thomas Pesquet et Shane Kimbrough, deux des astronautes actuellement à bord de l'ISS réalisent cette semaine deux sorties dans l'espace pour installer deux nouveaux panneaux solaires sur l'ISS. D'une technologie nouvelle, ces panneaux souples vont augmenter de 25% la puissance électrique de la station.

Ce mercredi, l'astronaute français va réaliser la première sortie extravéhiculaire de sa mission de 6 mois. À bord de l'ISS depuis le 23 avril, Thomas Pesquet doit sortir 2 fois en 4 jours afin d'installer deux panneaux solaires déroulants. Voilà plusieurs semaines qu'il se prépare avec Shane Kimbrough, son collègue américain. C'est un ballet délicat que les 2 hommes vont devoir effectuer comme en atteste cette simulation présentée par la NASA en conférence de presse. Seul atout pour eux : ils ont déjà réalisé ce travail en commun il y a 4 ans, lors de la  mission Proxima. Pour le français ce sera la 3ème sortie de sa carrière, la 7ème pour l'américain. 

On mesure à voir le nombre d'étapes à réaliser, la complexité de l'affaire. Chaque geste compte et, même si les 2 astronautes seront en permanence guidés par le centre de contrôle de Houston au sol, on imagine qu'après 6h30 engoncés dans leur combinaison, ils seront épuisés. Thomas Pesquet portera le scaphandre à bandes rouges, ce qui signifie qu'il sera le N°1 de la sortie. "Le N°1 est un peu le chef, il est un peu plus impliqué. La première fois, c'était Shane parce qu'il avait plus d'expérience. Cette fois ce sera moi, parce que maintenant, je ne suis plus le petit jeune, donc c'est sympa. Moi, j'aurai les bandes rouges, lui, il aura les bandes blanches. On va se répartir les rôles" nous confiait il y a quelques jours Thomas Pesquet.

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Ces panneaux solaires "IROSA" (ISS Roll Out solar-array) pèsent environ 350 kilos chacun. Livrés par le vaisseau cargo Space X 22, enroulés, comme des stores et non repliés de façon classique, ils mesurent 6 mètres de large et 19 de long et fourniront 60 KWatts supplémentaires, soit 20 à 25% de la puissance actuelle. À terme, il y aura 6 nouveaux panneaux destinés à remplacer les actuels arrivés en fin de vie, après 15 ans d'activité. Mais parce que ceux-ci ont vieilli moins vite que prévu, dans un premier temps, c'est une puissance additionnelle dont vont bénéficier les occupants de l'ISS. "Les expériences scientifiques, les nouvelles technologies que l'on veut tester et l'arrivée prochaine du module AXIOM -module privé destiné à des touristes de l'espace ndlr- exige de la puissance supplémentaire" a expliqué lors d'une conférence de presse la NASA. Thomas Pesquet sera chargé de les agripper avec le bras robotique canadien et de les déplacer.  "O_n va l'amener tout au bout de la station le plus loin qu'on peut aller, à bâbord" nous a détaillé Thomas Pesquet. On va l'installer la tête en bas, avec la Terre qui sera au-dessus de nous_". Après les multiples phases de vissage/dévissage de verrous, de connexion des câbles, de vérifications multiples, les panneaux devraient se dérouler seuls en une trentaine de minutes, lorsque que l'ISS sera dans la nuit. Ils vont s'intercaler entre les actuels panneaux de l'ISS.

"Allô Olma ? Ici Thomas Pesquet"
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Chaque sortie devrait durer 6h30. Sans précipitation. Chaque geste doit être coordonné avec le partenaire et vérifier par Houston avant de passer à l'étape suivante. Thomas Pesquet ne nie pas l'appréhension associée à toute sortie extravéhiculaire, notamment "parce qu'on a pas envie de faire une erreur avec un objet qui coute 1 million de dollars et sur lequel des centaines de personnes ont travaillé". Cette nouvelle technologie de panneaux souples et fins a déjà été testée sur l'ISS. Déployé en 2017, le démonstrateur avait montré son efficacité. Au moment de le détacher pour qu'il soit détruit lors de son plongeon dans l'atmosphère, le mécanisme d'enroulement n'avait toutefois pas fonctionné. On avait alors vu le panneau déployé s'éloigner de l'ISS. 

Cette fois-ci, nul besoin de replier le rouleau. Ce nouveau dispositif a une durée de vie de 15 ans. Si toutefois l'exploitation de l'ISS se poursuit jusque là.