Vue à la télé ou dans certains commerces, la visière de bouche est-elle vraiment efficace ?

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Vue à la télé ou dans certains commerces, la visière de bouche est-elle vraiment efficace ?

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Ces visières ne protègent pas vraiment contre la transmission du Covid-19.
Ces visières ne protègent pas vraiment contre la transmission du Covid-19.
- C8/M6

Si elle permettent de voir les visages (des spectateurs d'une émission par exemple) les visières de protection ne sont en réalité pas protectrices contre la Covid-19.

Elles ont étonné certains téléspectateurs. Elles ont aussi agacé certains médecins sur les réseaux sociaux. Ces dernières semaines, et notamment avec le retour du public sur les plateaux télés, des visières ou de petites "visières de bouche" -- ces objets transparents qui ne couvrent que le bas du visage -- sont apparues. On les aperçoit aussi sur le visage de commerçants, de restaurateurs. Mais cette protection en est-elle vraiment une ? 

Pourquoi sont-elles utilisées ? 

Évidemment, les visières entravent moins la respiration : pratique lorsqu'on doit assurer un service dans la restauration. Les visières permettent aussi de voir le visage (plus pratique pour le tournage d'une émission de télé). 

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C'est par exemple le cas de Touche pas à mon poste, une des rares émissions à avoir retrouvé du public sur son plateau. "Pour une émission de divertissement, quitte à avoir un peu moins de gens, c'est mieux de les voir rire", confie l’entourage du présentateur Cyril Hanouna. La production, H2O, a réduit de moitié le nombre de personnes présentes et distribue en effet des visières qui couvrent la moitié du visage (du nez au menton), comme le montrent les images ci-dessus. Autre exemple, l'émission culinaire le Meilleur pâtissier, sur M6 : là, les candidats portent de petites visières, moins larges et qui couvrent à peine le nez. 

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Sont-elles efficaces ? 

Pas vraiment... Sur les réseaux sociaux, le médecin généraliste Christian Lehman s'indigne de constater que ces visières de bouche soient portées "dans la restauration ou ailleurs", alors que le risque de transmission de la Covid-19 par aérosol est désormais avéré. "Certains utilisent des 'protections' illusoires, vendues sur Amazon entre autres, qui ne protègent rien ni personne", explique-t-il. Et de poursuivre : "Il serait urgent que les pouvoirs publics communiquent sur ce gadget profondément débile qui sert juste à pulvériser en jet lorsque le porteur tousse ou éternue."

Si plusieurs dispositifs de type visière sont en circulation (petites tenues par le menton, plus grandes couvrant la moitié basse du visage ou bien l'intégralité), le dispositif le plus efficace reste le masque, à minima dans sa version grand public, en tissus, ou le masque chirurgical. 

La visière, y compris celle qui couvre l'intégralité du visage, ne peut être utilisée qu'en complément du port du masque (pour protéger les yeux, par exemple) ; elle ne constitue donc pas une protection en soi. Ces dispositifs ne font que freiner les grosses gouttelettes, mais pas les aérosols. Dès le mois de mai, le Haut Conseil de la santé publique recommandait "de ne pas utiliser les visières en remplacement du port d’un masque" mais bien en complément. "Dans certaines situations professionnelles nécessitant une protection du visage et des yeux, leur usage est indiqué en complément du port d’un masque". Parfois mieux que rien, la visière est aussi tolérée lorsque le masque est impossible à porter pour une personne en situation de handicap. 

Sont-elles autorisées ? 

Les "visières menton" et les autres visières ne sont pas considérées comme des masques de protection et les porter dans un lieu où le masque est obligatoire ne protège pas d'une amende, a averti jeudi la Direction générale de la santé, interrogée par l'AFP : "Ces objets ne peuvent en aucun cas être considérés comme un équipement de protection, ni pour la personne porteuse, ni pour les personnes qu'elle rencontre."

"Il ne s'agit pas de visières qui, elles, couvrent également les yeux et sont donc dans ce cadre un complément possible (et non un substitut) au masque comme le rappelle le Haut Conseil de la santé publique", ajoute la DGS. Ainsi, porter un tel objet contrevient au port du masque dans les lieux où il est légalement obligatoire. Pour combiner les deux, l'idéal reste les masques avec fenêtre transparente