YesWeCult: le trio Radio Elvis, le noir et blanc de Seydou Keïta et Mémoires de fille d'Annie Ernaux
Par Stéphane Capron

Radio Elvis - "Les conquêtes"
Radio Elvis est un trio. C’est sur scène que Pierre, Colin et Manu se sont fait une solide réputation. La beauté des textes de Pierre a aussi beaucoup contribué à l’enthousiasme qui les entoure depuis la sortie de leur deux premiers maxis. Ce premier album intitulé « Les conquêtes » fait référence à l’errance et frôle des atmosphères qui vont du rock, à la chanson en passant par l’électro. Le chanteur aimeDominique A , Noir Désir , Arcade Fire , The Doors et Bashung et cela se sent mais il parvient à construire ( déjà ) un album personnel et totalement incarné. Bref ,Radio Elvis fait souffler un vent de fraicheur dans la chanson fr ançaise et ça fait un bien fou.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
L'exposition Seydou Keïta au Grand palais

Un grand photographe africain enfin honoré par une rétrospective au Grand Palais. Seydou Keïta a, pendant plus de 10 ans, tiré les portraits de toute la société de Bamako. De 1948 à 1960, au moment où se décidait le passage à l'indépendance pour le Soudan français, dans son studio il réalise des milliers de clichés. On vient pour montrer le meilleur de soi et ce photographe autodidacte, dans la cour de son studio, avec en toile de fond de simple morceau de tissu, travaille les poses de ces modèles.
On voit dans l'exposition des films qui lui ont été consacrés dans les années 90. Il refait quelques séances pour l'occasion et reprend immédiatement ses habitudes. Il façonne le boubou ou la robe, il relève ou incline la tête, le bras, fait jouer les mains. Quelques secondes plus tard, en noir et blanc, avec le jeu de la lumière, un portrait subtil donne une présence incroyable a la personne photographiée. 300 tirages sont présentés au Grand palais.
Seydou Keïta avait gardé 2 ou 3 boîtes de négatifs, le reste a été retrouvé chez l'encadreur ou chez des clients. Beaucoup ont été perdu. Perdu aussi tout le travail des années 60 alors qu'il était photographe officiel du nouveau gouvernement. Cette exposition montre aussi toutes les ethnies composant ce qui deviendra bientôt le Mali et où les robes, coiffures, bijoux sont autant de codes. A travers ces visages graves et sereins de ces hommes et ces femmes de tous âges et de tous milieux, les photographies de Seydou Keïta rappellent qu'il fût un temps où tous vivaient en harmonie.
Mémoire de fille d’Annie Ernaux (Gallimard)
« L’idée que je pourrais mourir sans avoir écrit sur celle que très tôt j’ai nommée « la fille de 58 » me hante. Un jour il n’y aura plus personne pour se souvenir. » Dans Mémoire de fille , Annie Ernaux replonge dans l’été 58, celui de sa première nuit avec un homme. Elle s’appelait Annie Duchesne, elle était monitrice d’une colonie de vacances dans l’Orne, elle était pour « le maintien de l’ordre » en Algérie, et n’avait pas encore lu Beauvoir. Ernaux interroge la fille qu’elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd’hui et poursuit une entreprise littéraire unique : une archéologie de la honte.