
Les ventes de musique ont progressé de 9,7% dans le monde en 2018. Une quatrième année consécutive de croissance nourrie par le streaming, et ce malgré de fortes disparités régionales, selon les chiffres révélés mardi 2 avril 2019 par les professionnels du secteur.
« On se souvient tous des années précédentes, c'était le festival des pleurs, nous n'avions que de mauvais résultats à annoncer ». Mardi 2 avril 2019, Frances Moorre, directrice de la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), a présenté le rapport annuel de l'organisation à Londres.
« Avec une quatrième année de croissance, je pense que nous pouvons être bien plus optimistes désormais », a-t-elle ajouté. En 2018, les ventes de musique ont progressé de 9,7% dans le monde, atteignant 19,1 milliards de dollars (17,05 milliards d'euros).
Derrière ce chiffre se cachent deux dynamiques opposées : le marché du streaming (abonnement et publicité), en pleine expansion, a enregistré une croissance de 34%, pour atteindre 8,9 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros) de chiffre d'affaires, permettant de compenser largement la baisse du téléchargement payant (-21,2%) et surtout des ventes physiques (-10,1%).
Ces évolutions prolongent la reconfiguration de l'industrie musicale : celle-ci ne tire plus qu'un quart de ses revenus des ventes physiques, presque moitié moins que le streaming (47%). Viennent ensuite les spectacles et concerts (14%) et les téléchargements (12%).
Disparités régionales
Malgré la place croissante prise par les plateformes d'écoute légale, le piratage est loin d'avoir disparu. « Cela représente 120 millions d'utilisateurs uniques par mois », a précisé Frances Moore à l'AFP. « C'est du piratage pour télécharger et posséder de la musique à partir de plateforme de streaming. Il y a aussi des discographies entières qui sont toujours accessibles via d'autres formes de téléchargement, dont les torrents », a-t-elle déploré.
Au niveau régional, des disparités très importantes apparaissent : en Amérique du Nord, où la transition des formats physiques vers le numérique est très avancée, les ventes ont augmenté de 14% en 2018, contre seulement 0,1% en Europe. Le marché le plus dynamique demeure, comme l'an dernier, l'Amérique latine, avec une croissance de 16,8%.
Au niveau des ventes d’albums, figure en premier la bande originale du film The Greatest Showman, le boys-band sud-coréen BTS et l'Américaine Lady Gaga occupent les premières places. Le disque posthume de Johnny Hallyday, Mon pays c'est l'amour, se classe à la cinquième place (1,7 million d'exemplaires).
Le vinyle, format prisé des passionnés, confirme son retour en grâce avec des ventes en hausse pour la treizième année consécutive (+6%). Il représente désormais 3,6% du chiffre d'affaires total de l'industrie musicale.
avec AFP