Orange mécanique de Stanley Kubrick, Irréversible de Gaspar Noé, ou encore Elephant de Gus Van Sant, tous ces films ont un point commun : l’utilisation mémorable d'oeuvres de Ludwig van Beethoven.
Beethoven au cinéma, c’est un chien, des navets romantico-biographiques - dont certains bien gratinés - quelques biopics mieux sentis, mais aussi, et surtout, des scènes parfois mythiques sublimées par le mouvement d’une symphonie, ou quelques notes d’une pièce pour piano…
« Nos compositeurs de musique de film, aussi bons soient-ils, ne sont pas Beethoven, Mozart, ou Brahms » Stanley Kubrick
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Difficile, pour un réalisateur, de ne pas être tenté de puiser dans l’infinie richesse de la musique classique pour illustrer, voire sublimer son propos. Stanley Kubrick en fit d’ailleurs l’expérience sur 2001, l’Odyssée de l’Espace. Hostile aux propositions d’Alex North, retenu pour signer la bande originale du film, le réalisateur américain se tourna vers Strauss, Khatchatourian et Ligeti. Ludwig van Beethoven, pour sa part, est éternellement associé à un autre de ses chefs-d’oeuvre : Orange Mécanique.
Quintessence du drame dans Le Discours d’un Roi, fil directeur fragmentaire dans Une femme mariée, contraste entre douceur et violence dans Elephant, ironie d’une culture qui ne protège pas de la violence dans Orange mécanique… la musique de Beethoven fut très rarement utilisée dans un but de pure illustration, mais bien plus pour souligner le propos d’une scène, et l'enrichir.
Orange Mécanique, Stanley Kubrick (1971)
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Elephant, Gus Van Sant (2003)
Deux lettres d’amour de Beethoven, la Sonate au Clair de Lune et la Lettre à Elise, jouées comme des refrains obsédants par Alex, un adolescent criminel en devenir, inspiré de la fusillade au lycée Columbine en 1999. Là où l’Alex d’Orange mécanique déversait sa violence sur des oeuvres jubilatoires, l’Alex d’Elephant trouve refuge dans des compositions calmes, mais révélatrices de la frustration, du non-dit, et de la mélancolie du personnage qui l’amènent lentement vers le massacre.
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Irréversible, Gaspar Noé (2002)
Le choix du second mouvement de la 7e Symphonie de Beethoven par Gaspar Noé dans Irréversible est à la fois un écho à l’omniprésente référence à Kubrick, mais aussi, et surtout, un absolu contre-pied narratif. A l’écœurante violence saccadée - y compris sonore - du début du film répond l’allegretto de la 7e symphonie dans une scène finale de paix et d'innocence filmée avec beaucoup de grâce.
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Une femme mariée, Jean-Luc Godard (1964)
« Il faut, il faut » dit Jean-Paul Belmondo au début d_’A bout de souffle,_ citation du dernier mouvement du Quatuor op.135 et de l’inscription du compositeur « Le faut-il ? Il le faut ! ». Beethoven et Jean-Luc Godard, c’est une longue et riche histoire d’amour. Dans Une femme mariée (1964), « suite de fragments d’un film tourné en 1964 » le réalisateur utilise - justement - des fragments de quatuors de Beethoven, comme des éléments intrusifs et morcelés qui disparaissent comme ils sont arrivés_._
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The Barber, Joel et Ethan Coen (2001)
L’oeuvre de Beethoven, et plus particulièrement ses sonates, constituent un fil directeur du film The Barber des frères Coen. Les réalisateurs utilisent dans leur film quatre sonates (opus 13 - « Pathétique », 27 n°2 « Sonate au clair de lune », 57 - l’« Appassionata » - et 79), ainsi que le trio avec piano n°7 opus 97. Comme dans Elephant, c’est bien la mélancolie des sonates de Beethoven que privilégient les frères Coen dans The Barber, seul univers sonore du personnage principal, Ed Crane, coiffeur rongé par la mélancolie.
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Soleil Vert , Richard Fleischer (1973)
C’est l’une des scènes les plus mémorables de ce film d’anticipation réalisé par Richard Fleischer en 1973. Dans un monde écologiquement dévasté, où la nature n’est plus qu’un lointain souvenir et la nourriture a été remplacée par le Soylent, Thorn (Charlton Heston) assiste à l’euthanasie de Sol dans un foyer prévu à cet effet. Sur l’écran défilent des images du monde perdu, accompagnées du premier mouvement de la Pastorale, ici présentée telle que Beethoven lui-même la concevait, un « éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne ».
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Le discours d’un roi, Tom Hooper (2010)
Sans parler de polémique, l’utilisation par le réalisateur Tom Hooper de la 7ème symphonie de Beethoven - compositeur allemand particulièrement valorisé par les Nazis - sur la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne en 1939 déclencha un flot de commentaires. Pourtant, ce mouvement offre une seconde voix au discours du roi Georges VI et en souligne parfaitement le drame.
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