Aaron Copland, le son de l’Amérique

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Aaron Copland, le son de l’Amérique

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Aaron Copland a participé à la création d'un "style américain" dans la musique classique.
Aaron Copland a participé à la création d'un "style américain" dans la musique classique.
© Getty - Denver Post-Getty

Présenté comme le père de la musique classique américaine, Aaron Copland a contribué à la création d’une identité musicale aux États-Unis, en se détachant de l’école européenne. 120 ans après sa naissance, son héritage est encore très présent dans la culture outre-Atlantique. Portrait vidéo.

Sa musique a été jouée au cinéma, aux Jeux olympiques, et même aux investitures de Barack Obama ou de Bill Clinton. Difficile pour un Américain de ne pas avoir déjà entendu sonner les notes d’une œuvre d’ Aaron Copland. Le pianiste, compositeur et chef d’orchestre est à l’origine d’un « style américain » dans la musique classique, inventé dès les années 1920. 

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Né en 1900 à Brooklyn, il apprend le piano et décide à 21 ans, pour parfaire sa technique, de partir étudier à l’étranger. Il choisit Paris et le conservatoire américain de Fontainebleau. « Je voulais absolument venir en France parce que c'était le pays de Debussy, de Ravel et de Fauré », explique t-il. Il y rencontre Nadia Boulanger, et devient l’un de ses premiers élèves. Encouragé à trouver son propre style par celle que l’on surnomme « Mademoiselle », il reste trois ans à Paris avant de revenir aux Etats-Unis, en 1924, décidé à composer et créer un son personnel. 

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Il s’inspire alors des « musiciens populaires » et du jazz pour rythmer ses partitions. Mais il est surtout célèbre pour s’être inspiré des grands espaces américains, des prairies, et de l’architecture des villes du pays, pour tenter de rendre en musique cette grandeur américaine. « On parle d'un son américain semblable à des images sonores. ça peut se comprendre par des tessitures très larges, et des quintes ouvertes. Avant en musique ces quintes étaient, disons, "interdites", notamment l'utilisation des quintes parallèles. C'est ce qui ressemble à la musique folklorique chez Copland », explique Jeff Cohen, pianiste et compositeur américain.

Aaron Copland, victime du maccarthysme

Plusieurs œuvres de Copland entrent dans le répertoire classique américain, comme Appalachian Spring, la très célèbre et très reprise Fanfare of the common man, ou encore Lincoln Portrait. Ce dernier morceau revêt une importance particulière pour Jeff Cohen, alors que les élections américaines viennent de se dérouler. « J'ai réécouté une partie du Portrait de Lincoln cette semaine, la version où Berstein dirige et Copland récite des citations de Lincoln. Lincoln étant le premier président à s'être proclamé contre l'esclavage et pour la démocratie. En cette semaine si importante où nous n'étions pas sûrs de notre démocratie... J'étais en larmes. »

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L'œuvre d' Aaron Copland est très vite saluée comme une musique typiquement américaine, mais il devient néanmoins une victime du maccarthysme dans les années 1950.  Le sénateur Joseph McCarthy traque et soupçonne des Américains d'être des agents communistes. Les artistes sont particulièrement inquiétés. Aaron Copland, qui a beaucoup voyagé, notamment en Europe, fait partie des artistes interrogés par le sénateur en 1953. « Il est accusé d'être "non américain", alors même qu'il venait d'écrire toutes ces œuvres, qui sont la base de la musique classique américaine », résume Jeff Cohen. 

Si les critiques sont unanimes pour élever Aaron Copland au rang des fondateurs de la musique classique américaine, lui même assure en 1971 qu'il est difficile d'expliquer en quoi sa musique est si américaine. « On fait la musique qui est naturelle pour nous, et on espère qu'elle va suggérer notre pays, notre temps et notre personnalité. Mais c'est aux autres, aux auditeurs, de décider du degré d'américanité de cette musique »