Accusations de racisme : Chloé Lopes Gomes, danseuse française du Staatsballett, est prolongée d'un an

Publicité

Accusations de racisme : Chloé Lopes Gomes, danseuse française du Staatsballett, est prolongée d'un an

Par
"Si il y a des mises en scène offensantes comme des black face, il faut enlever ce qui doit être enlevé", déclarait en janvier sur France Musique Chloé Lopes Gomes.
"Si il y a des mises en scène offensantes comme des black face, il faut enlever ce qui doit être enlevé", déclarait en janvier sur France Musique Chloé Lopes Gomes.
© AFP - Odd ANDERSEN

La danseuse, qui avait déposé un recours en justice, recevra aussi une compensation financière de 16 000 euros. Elle avait notamment affirmé que sa supérieure voulait lui imposer de se maquiller en blanc.

La danseuse française du Staatsballett de Berlin, Chloé Lopes Gomes, qui accusait la prestigieuse compagnie de racisme, va voir son contrat prolongé d'un an et recevoir une compensation financière, ont annoncé jeudi les deux parties. Première danseuse noire à intégrer le Staatsballett de Berlin en 2018, la jeune femme devait initialement quitter la compagnie en juin, son contrat n'ayant pas été renouvelé par la direction.  

Chloé Lopes Gomes, 29 ans, avait déposé un recours en justice, assurant avoir été victime de propos racistes de la part d'une maîtresse de ballet depuis son arrivée au sein de la plus grande compagnie d'Allemagne. Elle avait notamment affirmé que sa supérieure voulait lui imposer de se maquiller en blanc. "Je n’ai pas pu évoluer comme les autres" déclarait en janvier la danseuse au micro de France Musique. Son contrat "va être renouvelé pour une saison supplémentaire et s'achèvera à la fin de la saison 2021/2022", a indiqué le Staatsballett dans un communiqué, au lendemain d'un accord à l'amiable conclu devant un tribunal de Berlin.  

Publicité

Une compensation financière

La ballerine va également recevoir une compensation financière de 16 000 euros, a-t-elle assuré. "C'est une petite victoire mais c'est déjà un grand pas pour le monde du ballet", se réjouie-t-elle : "Je pense que cela va provoquer un énorme changement", rappelant qu'elle a engagé une lutte contre les discriminations dans le ballet classique où l'immense majorité des danseurs sont blancs.  

De son côté, la directrice par intérim du Staatsballett, Christiane Theobald, a indiqué que le litige avec la danseuse était "un appel au réveil" et que la compagnie appliquait "une politique de tolérance zéro à l'égard du racisme et de toute forme de discrimination". Le Staatsballett a "entamé une transformation structurelle", a-t-elle ajouté dans un communiqué, notamment avec la mise sur pied d'une cellule de parole et d'enquête interne.  

"Ce voile est blanc et toi tu es noire"

L'ancienne danseuse de l'Opéra de Nice et du Béjart Ballet de Lausanne avait raconté à l'Agence France Presse en janvier avoir été la proie d'un "harcèlement" de la part d'une maîtresse de ballet. En distribuant aux danseuses un voile blanc pour une scène, sa supérieure lui avait lâché en rigolant: "je refuse de te le donner parce que ce voile est blanc et toi tu es noire' ", avait-elle notamment expliqué.  

En février, l'Opéra de Paris a annoncé revoir ses conditions de recrutement pour encourager l'entrée de davantage d'artistes non blancs. Il va également nommer un "référent diversité" comme l'a fait récemment le Metropolitan Opera de New York. 

Reportage
3 min