Afghanistan : un chanteur folklorique brutalement tué par les talibans
Par Louis-Valentin LopezLe musicien a été exécuté d'une balle dans la tête il y a quelques jours, selon une déclaration de son fils à l’agence Associated Press. Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans le 15 août, les artistes afghans vivent dans la peur.
Les talibans vont-ils réduire la musique au silence en Afghanistan ? "La brutalité des talibans se poursuit dans le district d'Andarab. Aujourd'hui, ils ont tué brutalement un chanteur folklorique, Fawad Andarabi, qui apportait simplement de la joie à la vallée et à ses habitants", écrit l'ancien ministre de l'Intérieur Masoud Andarabi sur son compte Twitter, en ajoutant : "Nous ne nous soumettrons pas à la brutalité des talibans." Sur une vidéo, relayée samedi par l'ex-membre du gouvernement, on peut voir le musicien assis dans sa vallée, en train de jouer du ghichakn, un instrument à archet, accompagné d'un dutar, instrument traditionnel semblable au luth. "Notre magnifique vallée, terre de nos ancêtres", chante-t-il à gorge déployée.
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"Ils l’ont abattu d’une balle dans la tête. Il était innocent, il ne faisait que divertir les gens", témoigne le fils du musicien afghan, Jawad, interrogé par l'agence américaine Associated Press. Selon lui, les talibans seraient venus boire le thé dans la ferme familiale quelques jours seulement avant de revenir pour exécuter le musicien. La date exacte de sa mort reste à confirmer mais une source relayée dans plusieurs tweets évoque le 25 août, indique Libération.
L'angoisse des musiciens afghans
Dès leur arrivée à Kaboul le 15 août dernier, les talibans ont réprimé avec violence, menacé, attaqué les musiciens. L’art est désormais interdit dans la capitale afghane. Les portes de l'Institut national de la musique, la seule institution en Afghanistan qui formait les jeunes musiciens jusqu'à l'arrivée des talibans, sont actuellement fermées, et les étudiants et professeurs craignent pour leur vie. Le musicien afghan Daud Khan Sadozai raconte à France Musique la répression des Talibans et leur interdiction de toute musique. "Il n'y a plus d'espoir pour mon pays", témoigne aussi à notre micro Humayoun Ibrahimi, joueur de tabla, dont la famille de musiciens a pu être évacuée il y a deux semaines.