Alexander Neef intronisé à la tête de l'Opéra de Paris

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Alexander Neef intronisé à la tête de l'Opéra de Paris

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Alexander Neef prend la succession de Stéphane Lissner à la tête de l’Opera national de Paris
Alexander Neef prend la succession de Stéphane Lissner à la tête de l’Opera national de Paris
© Maxppp - Maxppp

Alexander Neef a pris ses fonctions de directeur général de l'Opéra de Paris cet après midi. Il succède à Stéphane Lissner.

Au ministère de la Culture, devant sa fille Marnie, quelques personnalités comme Aurélie Dupont, ou encore de nombreux représentants des mécènes de l'Opéra, Alexander Neef a été intronisé par Roselyne Bachelot au poste de directeur général de l'Opéra de Paris. 

Dans l'ambiance feutrée des salons du ministère, après une entrée sous les applaudissements de Roselyne Bachelot, Alexander Neef et Stéphane Lissner, la ministre a, en préambule, précisé qu'il y avait "urgence pour le spectacle public et l'opéra. Et d'abord pour l'Opéra de Paris." Pour Roselyne Bachelot, "la succession des conflits sociaux de l'hiver dernier, ceux qui ont impacté l'Opéra de Paris auparavant, et la crise sanitaire du Covid 19 ont laissé l'établissement artistiquement et financièrement exsangue avec quasiment plus aucun lever de rideau depuis décembre dernier." En raison de cette situation, Roselyne Bachelot a souhaité accélérer la transition "pour doter l'Opéra de Paris d'un capitaine solide."   Elle a ensuite remercié Stéphane Lissner, fredonnant même un extrait de Don Carlos, qui avait été chanté par Jonas Kaufmann en 2017. S'adressant toujours à Stéphane Lissner, Roselyne Bachelot lui a précisé qu'il pouvait "quitter ses fonctions et transmettre le gouvernail la tête haute."  

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Création de groupes de travail

Après avoir rappelé le prestigieux CV d'Alexander Neef, la ministre s'est dite "déterminée" à l'aider dans ses fonctions. Elle reconnait que la tâche s'avère ardue malgré les 2 milliards d'euros débloqués pour le secteur la culture, dont 432 millions pour le spectacle vivant. Roselyne Bachelot a également annoncé qu'"une partie de cette enveloppe viendra soutenir l'Opéra de Paris, pour combler, au moins en partie, les déficits d'exploitation des exercices 2020 et 2021" et permettre à l'Institution de revivre une vie culturelle renouvelée. 

Roselyne Bachelot a également précisé qu'il fallait repenser "tout le modèle de fonctionnement de l'Opéra de Paris." Dans ce but, pour épauler Alexander Neef, elle a demandé le soutien du conseil d'administration. La ministre a également annoncé la création d'une mission de réflexions et de propositions sur l'évolution du modèle de l'Opéra de Paris.  Celle-ci sera pilotée par Georges-François Hirsch et Christophe Tardieu. Ils devront réaliser "un diagnostic sans concessions" pour rendre des propositions artistiques, organisationnelles et financières mi-novembre. Une autre commission comprenant des représentants de la profession, des collectivités locales et du ministère, sera dirigée par Caroline Sonrier. Elle devra se consacrer à la quarantaine de théâtres dont l'opéra est l'activité principale et examiner diverses problématiques comme la valorisation de l'école du chant français, le redémarrage d'une activité dans le contexte de la Covid, la création ou recréation d'une synergie entre les différents théâtres lyriques de France, ou encore l'intégration de l'évolution rapide du rapport du public aux nouveaux outils numériques. Ces travaux devront être rendus avant l'été.  Pour Roselyne Bachelot, "l'Opéra peut et doit rester un art vivant actuel."        

Remerciements acides de Stéphane Lissner

Placé à droite de la ministre, le désormais ancien directeur général de l'Opéra de Paris a pris la parole. Il a rappelé que l'Opéra de Paris était "en situation difficile" et qu'une réforme en profondeur était nécessaire. Stéphane Lissner a également précisé que "la faiblesse"du modèle actuel était notamment due au financement public, inférieure à 50%.  Il a aussi remercié les salariés, tout en précisant qu'il y avaient plusieurs questions importantes comme celles de l'école de danse ou des ateliers Berthier, dont le déménagement , avec la création d'une salle nominale, a été trop longtemps empêché "pour des raisons politiques".  Stéphane Lissner a également rendu hommage à Patrice Chéreau, Daniel Barenboim, et Pierre Boulez, avec qui il a beaucoup travaillé. Pour terminer, Stéphane Lissner a simplement ajouté, en s'adressant à Alexander Neef que, "cette maison est difficile, mais quand vous lui donnez beaucoup, elle donne aussi. Parfois un peu moins qu'espéré. mais elle donne."

Timide arrivée d'Alexander Neef

Placé à gauche de la ministre, Alexander Neef a ensuite pris la parole. Au cours d'une courte allocution le nouveau directeur général de l'Opéra de Paris a évoqué un défi économique et social. Il a également précisé qu'il souhaitait "aller au contact de tous les salariés, des partenaires, et notamment des mécènes." Alexander Neef a également évoqué "un défi artistique et culturel" tout en précisant que "l'enjeu n'est pas d'engager une révolution mais une évolution respectueuse de l'Institution, lui permettant de se projeter au XXIe siècle. Un XXIe siècle qui n'est pas seulement celui du star system ou de la mondialisation, mais qui va permettre à l'établissement de trouver une identité répondant à notre époque."