Arabie Saoudite : la France et l'Opéra de Paris vont aider à la création d'un orchestre
Par Victor Tribot LaspièreLors de la visite officielle du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Paris, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a annoncé que la France allait aider l'Arabie Saoudite à se doter d'un orchestre symphonique et lyrique.
C'est une première, l'Opéra national de Paris se lance dans l'ingénierie culturelle. En marge de la visite officielle du prince héritier d'Arabie Saoudite Mohamme ben Salmane à Paris, la ministre de la Culture a annoncé la signature d'un accord entre le royaume et l'opéra. Françoise Nyssen a annoncé que la France allait « aider l'Arabie Saoudite dans l'élaboration d'un orchestre ». Déclaration faite ce matin lors d'une conférence de presse avec son homologue, Awwad al-Awwad.
Interrogé par téléphone, Jean-Philippe Thiellay, directeur adjoint de l'Opéra de Paris précise qu'il s'agit d'un accord cadre plutôt général qui consistera dans un « premier temps à l'élaboration d'un audit de ce qui existe en terme de musique et d'enseignement musical dans le but de créer un orchestre symphonique et lyrique ». Le directeur adjoint précise qu'il s'agit d'une première étape qui pourrait déboucher sur une seconde, celle de la création d'un opéra.
L'Arabie Saoudite, royaume ultraconservateur, tente depuis quelques temps de montrer des signes d'ouverture à la culture occidentale. C'est d'ailleurs la raison des visites officielles du prince Mohammed ben Salmane d'abord aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne puis en France. Une opération séduction pour persuader les occidentaux d'accompagner la modernisation du royaume.
En février dernier, l'Arabie Saoudite a annoncé le lancement d'un plan d'investissement dans la culture. 52 milliards d'euros seront injectés pour construire des cinémas et un opéra à Jeddah, grande ville de l'ouest saoudien située en bordure avec la mer Rouge. Jean-Philippe Thiellay reconnaît qu'il s'agit d'un enjeu énorme pour le rayonnement international de l'opéra et du savoir-faire culturel français mais aussi d'un enjeu économique important.
En plus de la musique, un accord a également été signé avec la Femis, l'école de formation des professionnels du cinéma et avec l'Institut national de l'audiovisuel. La collaboration entre l'Opéra de Paris et l'Arabie Saoudite devrait débuter avant l'été.