Avec la Beethovenfest Parisienne, la salle Cortot organise ses premiers concerts post-confinement

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Avec la Beethovenfest Parisienne, la salle Cortot organise ses premiers concerts post-confinement

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La salle Cortot à Paris
La salle Cortot à Paris
© AFP - Gilles Targat

A l'arrêt complet depuis le 15 mars, la salle Cortot reprend du service en accueillant le Beethovenfest Parisienne les 28 et 29 mai. Cinq concerts sans public, parmi les tout premiers organisés en France depuis le début du confinement.

Enfin les premiers signes d'une reprise de la vie musicale ! Fermées depuis le 15 mars dernier en raison de l'épidémie de coronavirus, les salles de concerts espèrent toutes pouvoir sortir de leur silence et attendent les futures mesures qui doivent être annoncées par le gouvernement. En attendant, plusieurs initiatives voient le jour pour que les musiciens puissent retrouver les scènes, sans public pour le moment. 

Ce sera le cas à Paris où la salle Cortot accueille les 28 et 29 mai la Beethovenfest Parisienne, sur le modèle du festival de Bonn créé en 1845 pour célébrer le 75e anniversaire du compositeur. Une série de cinq concerts de musique de chambre imaginée par la violoniste Liya Petrova. Elle a convié une vingtaine de musiciens tous âgés d'une trentaine d'années pour célébrer le compositeur de Bonn et la reprise de la musique vivante. Parmi eux, le pianiste Alexandre Kantorow, le violoncelliste Victor-Julien-Laferrière ou les quatuors Zaïde et Arod. S'il n'y aura pas de spectateurs assis dans cette salle de 400 places, France Musique et Culturebox seront présents pour capter les retrouvailles musicales et pour les diffuser au plus grand nombre. 

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"Nous sommes tous très heureux et excités de nous retrouver pour jouer ensemble", s'enthousiasme Liya Petrova. L'idée de ce festival Beethoven lui est venue pendant le confinement, avec comme objectif principal : que les musiciens puissent rapidement partager la musique à nouveau. "C'est une grande joie ! Cette pause forcée est quelque chose qui n'arrive jamais dans la vie habituelle des musiciens. Ce ne sera évidemment pas la même ambiance sans le public mais pour l'instant nous sommes tous concentrés sur le fait de faire la plus belle musique possible. Mais on sait que cela sera sûrement bizarre sur le moment, notamment au moment des applaudissements". 

Françoise-Noël Marquis, directrice de l'Ecole normale de musique de Paris où se trouve la salle Cortot avoue avoir sauté de joie quand Liya Petrova lui a proposé ce projet. "C'est une telle tristesse de savoir notre si belle salle fermée depuis le 15 mars. Alors nous avons répondu tout de suite présent et tout s'est passé très vite" explique-t-elle. La salle Cortot a notamment dû agir rapidement pour mettre en place les mesures sanitaires indispensables à la tenue des concerts. 

L'invité du jour
8 min

En lien avec les équipes de Radio France pour la captation audio et de France Télévisions pour la vidéo, Françoise-Noël Marquis a dû réfléchir aux contraintes de succession des plateaux des musiciens, à la désinfection du piano et des pupitres ou à l'accueil des équipes techniques. "C'est très bien que tout soit allé vite puisque nous avons été obligés de nous poser à fond toutes les questions nécessaires pour que tout soit organisé dans des conditions sanitaires sécurisées. Ainsi nous seront prêts lorsque nous pourrons à nouveau accueillir du public" constate-t-elle. 

Sur scène, les musiciens respecteront une distance d'au moins 1,50m entre eux. Lors de la première répétition sur place prévue jeudi 28 mai, ils expérimenteront de nouvelles façons de se disposer afin de trouver la meilleure qualité sonore possible, comme jouer en cercle plutôt qu'en ligne.

Pour la violoniste Liya Petrova, à l'origine du projet avec Philippe Bernhard, directeur artistique de la Grange au Lac à Evian, l'important était également de pouvoir redonner une activité à des jeunes musiciens, autour de la trentaine. "Nous sommes tous des musiciens indépendants, sans salaire fixe. Nos revenus proviennent en grande majorité des concerts. La période est donc très difficile et ces premiers concerts sont clairement une forme de soutien pour les jeunes musiciens" explique Liya Petrova. 

Pour mener à bien son projet, la violoniste a sollicité l'aide de mécènes afin de pouvoir rémunérer les artistes. Les musiciens percevront tous un cachet, certes modeste mais identique, peu importe le nombre d'apparition sur scène.

"Notre projet n'est qu'une petite goutte d'eau dans l'océan mais cela permet de rester optimiste, de se dire que nous pouvons inventer, trouver des nouvelles idées pour faire notre métier et partager la musique avec le public" poursuit la violoniste. Optimisme partagé par Françoise-Noël Marquis puisque c'est la vocation première de l'Ecole normale de musique de Paris : former les jeunes musiciens pour qu'ils se lancent dans le métier. 

"Nous sommes très inquiets pour la jeune génération. Cette Beethovenfest tombe très bien pour envoyer le symbole que nous pouvons trouver des nouvelles façons de continuer l'activité. D'autant plus que parmi les musiciens présents, il y a des anciens de chez nous" se réjouit la directrice. Elle ignore comment l'école reprendra son activité à la rentrée puisque 75% des élèves viennent de l'étranger et seront donc dépendants des reprises des vols internationaux. 

Les concerts de la Beethovenfest Parisienne à la salle Cortot seront à écouter sur France Musique du 15 au 17 juin et à voir sur Culturebox les 9, 10, 16, 17 et 18 juin. 

Relax !
1h 00

Programme des concerts de la BeethovenFest Parisienne : 

1/ Sonate pour violoncelle et piano no2, op.5 no2 Victor Julien Lafferiere, violoncelle Jonas Vitaud, piano 

Trio pour piano no1, op.1 no1 Alexandre Kantorow, piano Liya Petrova, violon Aurélien Pascal, violoncelle 

2/ Sonate pour piano no17, op.31 no2 « La tempête » Nathanael Gouin, piano 

Sonate pour violon et piano no10, op.96 Pierre Fouchenneret, violon Julien Gernay, piano 

3/ Sonate violon-piano no7 op.30 n2 Liya Petrova, violon Nathanael Gouin, piano 

Quatuor à cordes op.59 no1 « Razumovsky » Quatuor Arod  

4/ Sonate violon-piano no5, op.24 « Le printemps » Mi-Sa Yang, violon Jonas Vitaud, piano 

Quatuor à cordes op.18 no3 Quatuor Zaide 

5/ Sonate violoncelle et piano no3 François Salque, violoncelle Théo Fouchenneret, piano 

Trio Les esprits op.70 no1 Mi-Sa Yang, violon Christophe Morin, violoncelle Julien Gernay, piano 

Transcription de la Sonate à Kreutzer op.47 pour quintette à cordes Liya Petrova, violon Mi-Sa Yang, violon Sarah Chenaf, alto Victor Julien-Lafferière, violoncelle François Salque, violoncelle