
Du XVIIIe au XXe siècle, les compositeurs se divisent entre ceux qui composent des opéras, souvent en grande quantité, et les plus frileux qui ne se prêtent au jeu qu’une seule fois.
Parmi les grands compositeurs, certains étaient plus frileux que d’autres à l’idée de composer des opéras. Qu’ils s’appellent Debussy, Bartók, Schumann ou Ligeti, tous ont un point commun : n’avoir écrit qu’un seul opéra dans leur répertoire… Est-ce un choix ou une contrainte ? Petit tour des opéras solitaires.
Fidelio de Beethoven
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Fidelio, œuvre mi-chantée, mi-parlée, est le seul opéra composé par Beethoven. Peut-être le seul car le compositeur a mis plusieurs années avant de concrétiser la commande en 1803 du directeur du Theater an der Wien qui voulait mettre en musique une histoire héroïque appelée Vestas Feueur. Après une collaboration difficile, Beethoven abandonne pour se concentrer sur un autre livret, Léonore ou l’amour conjugal qui deviendra Fidelio en 1814 après deux échecs et trois remaniements importants.
Genoveva de Schumann
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Si le compositeur est l’un des plus connus de sa génération, son opéra l’est moins. La première de Genoveva a été donnée en juin 1850, une date qui ne convenait pas à Schumann car cela signifiait la fin de la saison… Le succès n’est pas au rendez-vous, le compositeur lui-même le reconnaît et ne retentera jamais l’expérience d’écrire un opéra, mais s'affirmera davantage dans ses oratorios comme Le Paradis et la Péri ou les Scènes de Faust.
Don Sanche ou le Château de l’amour de Liszt
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Lors de la première de son unique opéra en 1825, Franz Liszt a 14 ans à peine. Le public l’acclame, pour son jeune âge et pour son œuvre qui tombera ensuite dans l’oubli. On pense que la partition est brûlée dans l’incendie en 1873 de la salle de l’Opéra Le Peletier à Paris. Mais au début du XXe siècle, l’œuvre est retrouvée dans les archives du Palais Garnier et sera redonnée en 1977 au Bloomsbury Theatre, ancien Collegiate Theatre.
Le Roi Arthus de Chausson
Achevé en 1894, Ernest Chausson ne verra jamais la représentation de son opéra qu’il a mis sept ans à composer. Le Roi Arthus interroge les influences du compositeur français. Est-ce du pur style wagnérien ou sommes-nous déjà dans le style français de la fin du XIX et début du XXe siècle ? Philippe Jordan qui a dirigé cette œuvre à l’Opéra de Paris en 2015 répond :
Wagner est un piège ! Aborder 'Le Roi Artus' exclusivement sous cet angle, chercher à souligner, à redoubler par la direction musicale cet aspect de l’œuvre serait une terrible erreur ; il y a dans ce drame une forme de lyrisme absolument français : c’est cette légèreté de ton qu’il faut viser.
Pelléas et Mélisande de Debussy
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Si Debussy a tenté plusieurs fois de composer des opéras, il n’en finira qu’un seul (et pas des moindres) Pelléas et Mélisande. Ce drame lyrique a connu un début mitigé, entre les critiques et quelques censures… De 1893, quand le compositeur français prend la décision de créer son opéra, à la première représentation, il se sera écoulé presque 10 ans. Une maturation qui fait naître l’un des chefs d’œuvres de la musique dont Debussy disait :
C’est une œuvre riche de contrastes, faite de puissance et de violence, même si tout cela passe par les silences, les attentes, les hésitations, la fluidité. Plus on resserre, et mieux on trouve la passion profonde.
Ariane et Barbe-bleue de Dukas
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Paul Dukas fait appel au même librettiste que Debussy pour son seul opéra, le poète belge Maurice Maeterlinck. Il prendra cependant moins de temps que son contemporain pour composer car, en sept ans, son œuvre est prête, et est donnée à l’Opéra-Comique de Paris, en mai 1907.
Le Château de Barbe-bleue de Bartók
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Une autre version du conte de Charles Perrault voit le jour en 1911. Le Château de Barbe-bleue est la seule œuvre lyrique de Bartók. Une nouvelle fois plane la plume de Maurice Maeterlink… C’est son poème, Ariane et Barbe-bleue, qui va inspirer le librettiste, Bela Balazs, pour écrire l’œuvre mis en musique par Bartók.
Saint François d’Assise de Messiaen
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Olivier Messiaen admirait les oiseaux et était profondément chrétien. Le sujet de son unique opéra n’est donc pas anodin : Saint François d’Assise, un religieux qui parlait aux oiseaux… Commande de l’Opéra de Paris en 1975, Messiaen sera à la fois le compositeur et le librettiste de cet opéra. Saint François d’Assise est une œuvre imposante, difficile, longue mais qui servira à Messiaen à s’imposer sur la scène internationale.
Le Grand Macabre de Ligeti
Cet opéra est la plus longue œuvre écrite par Ligeti. Ou plutôt cet anti-opéra car Ligeti a écrit cette pièce en opposition totale au style propre des opéras du XIXe et début XXe. Ses personnages s’appelaient initialement Spermando et Clitoria avant d’être rebaptisés Amando et Amanda. Violence, sexe, cynisme et hystérie, Le Grand Macabre rejoint tout de même les programmations des plus grandes maisons d’opéra.