Fauré : Pavane en fa dièse mineur op.50

La Pavane connut plusieurs versions. Composée en 1887, et donc contemporaine du Requiem de Fauré, elle fut « revêtue presque aussitôt des vers déliquescents de Robert de Montesquiou », selon le mot de Michel Parouty. Montesquiou était le cousin de la comtesse Élisabeth Greffulhe (1860-1952), et c’est grâce à lui que cette dernirè fit la connaissance de nombreux artistes parisiens, dont Fauré qui laissa entendre que sa Pavane pourrait être un portrait musical d’Élisabeth, qu’il appelait « Madame ma fée ».

». C’est d’ailleurs à sa demande que Fauré ajouta les vers de Montesquiou (cette nouvelle version avec chœur fut jouée par l’orchestre de la Société nationale de musique trois jours après la création de la version originale aux Concerts Lamoureux).

Par la suite, la Pavane fut intégrée au divertissement Masques et Bergamasques commandé à Fauré par le prince de Monaco et créé le 10 avril 1919 au Théâtre de Monte-Carlo. Elle redevint enfin une pièce de concert autonome et connut jusqu’à aujourd’hui de nombreux arrangements et transcriptions .

Dans la version instrumentale la plus célèbre de la Pavane, la mélodie est d’abord exposée par la flûte, puis se déploie sur un fond de pizzicatos tranquille avant que les cordes s’emparent du thème principal, qui à la fin retrouve sa troublante nudité.

Nous assisterons ce soir, pour ouvrir le concert, à la création de la transcription signée Renaud Guieu, pour huit violoncelles et voix, de la Pavane de Fauré.