Mozart : Idomeneo, acte III : « Se il padre perdei »
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Le Concert de la Loge et la soprano Jodie Devos interprètent « Se il padre perdei », air du 3e acte de Idomeneo de Wolfgang Amadeus Mozart dirigés par Julien Chauvin. Extrait du concert Génération France Musique, le Live, enregistré le 29 août 2020.
« Une de ces œuvres que même un génie de tout premier ordre comme Mozart ne réussit qu’une fois dans sa vie. ». C’est ainsi qu’Alfred Einstein définissait Idoménée, roi de Crète, de Mozart.
A l'automne 1780, le compositeur reçoit la proposition d'un nouvel opéra, de la part du prince électeur de Bavière, Karl-Theodor. Il s’agit d’un nouvel ouvrage d’un genre essentiel pour le compositeur, un opéra seria dont la première devra se dérouler lors du prochain carnaval de Munich. Idoménée, d’après la tragédie lyrique du même nom de Campra (1712) sur un livret de Danchet. Cet opéra marque la voie de l’émancipation pour le compositeur. Emancipation sociale et professionnelle : après Idoménéeo, le jeune musicien ne revient plus à Salzbourg, dont le climat provincial et l’esprit étroit lui pèsent infiniment, et rejoint Vienne.
Dans cet opéra, Mozart fait éclater les cadres traditionnels de l'opéra seria pour ouvrir la voie au drame lyrique. Après Mithridate (1770) et Lucio Silla (1772), alliant la fougue de la jeunesse à la maîtrise de la maturité, Mozart fait preuve d’une inventivité foisonnante, osant la grande machine avec une énergie créatrice qui démontre le génie du dramaturge. L’opéra fut sa grande passion, et le genre seria, un registre aimé,
lequel annonce le Clémence de Titus, composé l’année de la mort de Mozart, dix ans après Idoméneo.
Mozart a constamment cherché à modifier le livret initial qu’il jugeait décevant, en lui insufflant une dynamique théâtrale nouvelle grâce à ses innovations musicales. La présence à Munich du fameux Orchestre de Mannheim considéré alors comme le meilleur d’Europe, a contribué au développement d’une exceptionnelle richesse symphonique. Dès l’Ouverture, l’orchestre accède au rang de véritable protagoniste.
Cet opéra novateur fut le premier grand succès de Mozart qui mettait en scène l’abdication d’un roi en faveur de son fils au moment même où il se dégageait de la tutelle de son père.
L’ouvrage a connu trois versions : une partition initiale précédant la représentation ; celle utilisée en 1781 lors de la première munichoise comportant des suppressions et une version créée lors d’une reprise à Vienne en 1786.
Après la chute de Troie, le roi Idoménée peut enfin songer à regagner sa patrie après une longue absence pendant laquelle son fils Idamante assurait la continuité de son règne et la garde des prisonniers troyens au nombre desquels se trouve Ilia, fille du roi Priam. Pour échapper à une formidable tempête qui l’empêche de rejoindre la Crète, Idoménée promet au dieu Neptune de lui sacrifier le premier être vivant qu’il rencontrera en débarquant. C’est malheureusement son propre fils qui l’accueille sur le sol natal. En offrant sa vie en échange de celle d’Idamante, qu’elle aime et dont elle est aimée, Ilia parviendra à fléchir Neptune et à délivrer Idoménée de son funeste vœu.
Compositeur.rice.s
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Artistes
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