Jean-Sébastien Bach (transcription M. Torreilles) : L'Art de la fugue "Double Fugue XVII"

Bach a écrit toute sa vie des Fugues. Parmi les plus importantes, on peut citer les 48 fugues des deux cahiers du Clavier bien tempéré (1722 et 1744), celles de L’Art de la fugue composéesentre entre 1740 et 1750 à Leipzig comportant 19 pièces et plus d’une vingtaine pour orgue.

La fugue ressemble à une écriture en canon. Elle se construit autour d’un motif musical qu’on appelle le sujet, énoncé initialement à une première voix. À la fin de cette énonciation, une seconde voix répond : la réponse reprend la mélodie du sujet, mais en commençant sur une autre note (la quarte ou la quinte), tandis que la première voix l’accompagne par ce qu’on appelle un contre-sujet. Les autres voix entrent successivement en suivant le même schéma. Les passages fugués à proprement parler alternent avec des passages plus libres appelés divertissements.

Bach ne donne aucune indication d’instrument pour L’Art de la fugue, et son écriture ne nous éclaire pas davantage. Depuis la redécouverte du compositeur au XIXe siècle, les musiciens se sont donc approprié l’œuvre, quel que soit leur instrument. Sa vie durant, Bach cultive l’art du contrepoint, c’est-à-dire l’art d’agencer plusieurs mélodies de façon à ce que, entendues seules ou ensemble, elles soient harmonieuses. L’Art de la fugue en est un aboutissement.

Bien qu'inachevée, aujourd'hui cette oeuvre est érigée au panthéon des plus grandes œuvres musicales du compositeur portant la fugue à un niveau de maîtrise inouï.