

Orlando Bass : Improvisation sur le Nocturne op. 43 n° 2 de Gabriel Fauré
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Le pianiste Orlando Bass improvise sur le Nocturne op. 43 n° 2 de Gabriel Fauré. Extrait de l’émission « Génération France Musique, le live » enregistrée le 14 novembre 2020 au Théâtre de l'Alliance Française et présentée par Clément Rochefort.
Nocturne, op. 43 n° 2 de Gabriel Fauré est composé en 1886 d'après le poème Eblouissement de Auguste de Villiers de l’Isle-Adam. Ce poème est extrait des Contes cruels, un recueil essentiellement en prose de Villiers de l’Isle-Adam (1883) qui mériterait d’être chantée plus souvent. Certes, cette pièce ne peut se targuer ni d’avoir une mélodie exceptionnelle, ni d’offrir au chanteur la possibilité de produire un effet théâtral. Mais elle instaure un climat de paix et de sérénité infinies, le « calme, luxe et volupté » de Fauré. Le titre choisi par le poète, Éblouissement, suggère une vision éclatante, les points d’exclamation connotant, eux, un enthousiasme grisé. Mais le compositeur est bien plus en sourdine : son titre, Nocturne (ses cinq premiers nocturnes pour piano étaient déjà composés), nous prépare davantage au déploiement alangui de cette musique sise dans une tessiture assourdie, qui fait même songer à une berceuse.
Gabriel Fauré excelle dans l'Art de faire chanter les poètes. Il réussit parfaitement à unir sa sensibilité musicale à l'esprit des poèmes qu'ils transposait en musique, réalisant ainsi entre le texte et la musique, une fusion si étroite que l'un et l'autre, le verbe et le son, ne forment plus qu'un tout inséparable.