Maurice Ravel / Transcription Mason Jones : Le Tombeau de Couperin "Prélude" (Ensemble Ouranos)

Ravel : Le Tombeau de Couperin - I. Prélude (Ensemble Ouranos)
Ravel : Le Tombeau de Couperin - I. Prélude (Ensemble Ouranos)

Maurice Ravel / Transcription Mason Jones : Le Tombeau de Couperin "Prélude" (Ensemble Ouranos)

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Maurice Ravel / Transcription Mason Jones : Le Tombeau de Couperin "Prélude" (Ensemble Ouranos)

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L'Ensemble Ouranos interprète Le Tombeau de Couperin "Prélude"de Maurice Ravel (transcription de Mason Jones). Extrait du concert Génération France Musique, le Live, enregistrée le 31 octobre 2020.

"Je commence deux séries de morceaux pour pianos, dont une suite française. Oh non, ce n'est pas ce que vous croyez, La Marseillaise n'y figurera point, il y aura une forlane, une gigue, pas de tango cependant". Maurice Ravel à son ami Roland Manuel. 

Une de ces Suite se nomme "Le Tombeau de Couperin" composée entre avril 1914 et 1917 et créée le 11 avril 1919 par Marguerite Long à la Société de Musique Indépendante (salle Gaveau). Elle comporte six pièces, sur le modèle des Suites de danses de l'époque baroque.

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Ravel débute en avril 1914 la composition de cette œuvre par la seule Forlane, dont il écrit humoristiquement lui-même : Je turbine à l’intention du pape. Vous savez que cet auguste personnage […] vient de lancer une nouvelle danse : la forlane. J’en transcris une de Couperin. Peu à peu vont s’ajouter les autres danses que Ravel va assembler en un recueil pour piano. Il ne s’agit pas d’une composition funèbre, tel un requiem, mais plutôt d’une composition poétique ou musicale, créée par l’artiste en l’honneur de quelqu’un. Si la première pièce est directement puisée dans Couperin, il n’en est pas de même des suivantes. Dans l’esprit de Ravel, il s’agit plutôt de s’inspirer librement du XVIIIe siècle français tout entier, ce qu’il résume d’ailleurs bien lui-même : "L’hommage s’adresse moins […] à Couperin lui-même qu’à la musique française du XVIIIe."

Une des spécificités du Tombeau de Couperin réside dans le fait que le compositeur a tenu à dédier chacune des pièces à ses amis tués sur le front durant la première guerre guerre mondiale.  

- Prélude au lieutenant Jacques Charlot  - Fugue au lieutenant Jean Cruppi  - Forlane au lieutenant Gabriel Deluc  - Rigaudon à Pierre et Pascal Gaudin  - Menuet à Jean Dreyfus, fils de sa marraine de guerre  - Toccata au capitaine Joseph de Marliave, mari de la pianiste Marguerite Long

La version orchestrale fut donnée en première audition le 28 février 1920 aux concerts Pasdeloup à Paris, sous la direction de Rhené-Baton (qui avait demandé à Ravel de faire cette orchestration). Le 8 novembre de la même année, les Ballets Suédois présentèrent une version dansée de la Forlane, du Menuet et du Rigaudon dans une chorégraphie de Jean Borlin, au Théâtre des Champs-Elysées sous la direction musicale de Désiré-Emile Inghelbrecht.  

La première audition en Suisse fut donnée le 12 janvier 1924, par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d'Ernest Ansermet (septième concert de l'abonnement au Victoria Hall de Genève).

"[...]Déjà superbes dans leur version pour piano, les quatre pièces du Tombeau de Couperin, en passant à l’orchestre, gagnent en chaleur, en humanité, en émotion. En fait, c’est un autre tombeau que l’on entend; grâce à un orchestre se rapprochant le plus possible de celui qu’on aurait utilisé au XVIIIème siècle, Ravel fait plus que rendre hommage au passé: il révèle tout ce que le passé peut contenir d’admirable, dans la lettre autant que dans l’esprit. [...]" Michel Parouty, Guide de la musique symphonique, Fayard

A propos du Prélude :

"[...] Un motif pentatonique virevoltant, tourbillonnant sur lui-même, sert de fil conducteur à ce premier morceau. Des ornements légers et un tissu instrumental relativement dépouillé, caractérisé par une certaine sécheresse, rappellent la littérature de clavecin; Couperin, certes, mais aussi Rameau et Scarlatti. Le langage harmonique, toutefois, est tout à fait contemporain. Héros de ce mouvement perpétuel (qui, par deux fois, s’enfle en un éclatant paroxysme), le hautbois domine de sa voix perçante l’ensemble de ses partenaires. [...]" Guide de la musique symphonique réalisé sous la direction de François-René Tranchefort, Fayard 1986

Musicopolis
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