Moussorgski : "Tableaux d'une exposition" sous la direction de Kristjan Järvi

Le point de départ des Tableaux d’une exposition est la mort brutale du peintre et architecte Viktor Hartmann, l’un des amis de Moussorgski. En 1874, une exposition de ses dessins, peintures et maquettes lui rend hommage. Le compositeur s’en inspire et en seulement trois semaines, pendant l’été 1874, il écrit un cycle pour piano à partir de certaines des œuvres présentées.

Une dizaine de mouvements nous entraînent dans cette galerie musicale. Nous nous promenons dans des lieux comme le Vecchio castello, un vieux château italien, les Tuileries, le Marché de Limoges, les Catacombes de Paris. Moussorgski ne s’en tient pas aux représentations de lieux et dépeint notamment les portraits du menaçant Gnomus et ceux de deux Juifs que tout oppose, Samuel Godenberg et Schmuyle, « l’un riche et arrogant, l’autre pauvre et geignard », note le musicologue André Lischke_._

Mais le compositeur se détache parfois de l’exposition, qui devient alors un support prétexte. « Moussorgski part souvent de suggestions insignifiantes, - voire, parfois, de sujets qui n’ont même pas existé à l’exposition, pour brosser des images qui correspondent à ses archétypes et à ses fascinations personnelles », souligne André Lischke.

Parmi les nombreuses orchestrations des Tableaux, celle réalisée par Ravel en 1922 est aujourd’hui l’une des plus jouées.