Antonin Dvorak : Symphonie n°7 par l'Orchestre philharmonique de Radio France
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L'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Leonidas Kavakos joue la Symphonie n°7 en ré mineur op.70 d'Antonin Dvorak. Extrait du concert donné vendredi 19 janvier 2018 en direct de l'Auditorium de la Maison de la Radio (Paris).
Composée de décembre 1884 à mars 1885. Commande de la London Philharmonic Society. Créée le 22 avril 1885, au St James’s Hall de Londres, sous la direction du compositeur. Nomenclature : 2 flûtes, 1 piccolo, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones ; timbales ; les cordes.
La Septième Symphonie (B 141 dans le catalogue Burghauser) intervient à un tournant de la carrière de Dvorak, moment d’une renommée internationale grandissante, dont témoigne cette commande venue de Grande-Bretagne, et quand s’annonce un séjour aux États-Unis (le musicien sera directeur du Conservatoire de New York de 1892 à 1895) : la célèbre Symphonie du Nouveau Monde (ou Neuvième Symphonie) allait définitivement asseoir cette réputation.
La Septième Symphonie portait toutefois à l’origine le numéro 2, les cinq premières symphonies du compositeur tchèque étant restées ignorées. Il faudra attendre les années 1960, pour que toutes les symphonies de Dvorak soient enfin révélées au public, et presque aussitôt interprétées par les plus grands chefs d’orchestre, tout en retrouvant une numérotation plus conforme avec leur chronologie de composition. C’est aussi en 1960 que paraît le Catalogue dû à Jarmil Burghauser, bientôt suivi d’éditions nouvelles de différentes partitions. Le compositeur surgit alors dans toute sa diversité et sa complexité, y compris comme auteur lyrique (de nos jours, son opéra Rusalka figure régulièrement sur les scènes internationales), que la gloire mondiale de la seule Symphonie du Nouveau Monde avait un temps éclipsées.
La Septième Symphonie témoigne à cet égard de la diversité qui inspire le compositeur, avec un retour à une forme de classicisme, sous l’influence peut-être de l’ami Brahms, assez éloignée du caractère tchèque qui avait jusque-là gouverné ses œuvres, et une rigueur stricte dans le traitement des thèmes.
Le premier mouvement s’ouvre par un thème sombre et mystérieux qui donne d’emblée l’atmosphère de l’œuvre : pathétique. L’orchestre s’emporte, s’assagit, puis repart dans ses emportements. Alternent, ensuite, thèmes et passages doux et délicats avec des moments soulevés de fougue, dans une manière qui rappellerait Beethoven (ou Brahms). Coda apaisée.
Le mouvement suivant installe une couleur élégiaque, presque champêtre avec ses bois pastoraux et ses cors lointains. La « scène aux champs » se poursuit, entre de furtifs soubresauts d’orchestre.
Le Scherzo prendrait un caractère tout aussi rural, par sa danse paysanne (tchèque ?) martelée et entraînante. Un intermède, à nouveau souligné des bois, verse un moment dans l’évocation rêveuse. Reprise de la danse initiale.
Le Finale revient au sentiment pathétique, parmi déchaînements et fureurs, mais aussi envols de lyrisme et instants recueillis, pour s’achever dans un tumulte triomphal.
Texte de Pierre-René Serna
Compositeur.rice.s
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Artistes
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