Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n°4 par Elisabeth Leonskaja

Ludwig van Beethoven
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Beethoven : Concerto pour piano et orchestre n°4 par Elisabeth Leonskaja

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L'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Mikko Franck et la pianiste Elisabeth Leonskaja jouent le Concerto pour piano et orchestre n°4 de Ludwig van Beethoven. Extrait du concert enregistré mercredi 24 janvier 2018 en direct de l'Auditorium de la Maison de la Radio (Paris).

Pianiste virtuose, Beethoven possédait un génie de l’improvisation qui, aux dires des témoins, surpassait celui de la composition. Antonin Reicha, se souviendra de l’avoir entendu dire : « À présent je veux composer comme j’improvise », expliquant par là les incongruités formelles de ses œuvres de maturité. Traversant une époque où ce qu’on appellera plus tard la forme sonate, magnifiée par Haydn et Mozart, devenait une recette universelle, Beethoven, convaincu qu’une composition bien ordonnée peut être complètement vide, s’attacha à retrouver une nécessité au discours musical. Stimuler l’attention et la soutenir par une cohérence organique beaucoup plus subtile que le remplissage ponctuel d’un cadre prévisible, telle est la loi de l’improvisation où les symétries inutiles sont délaissées au profit des suggestions fructueuses. C’est ce modèle qui permettra à Beethoven de dépasser dans ses deux derniers concertos pour piano la réussite des trois premiers.

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1h 58

Au départ du Quatrième Concerto, tout se passe en effet comme si le soliste proposait l’ébauche d’une idée ; l’orchestre la reprend évasivement avant de lui donner sa forme intrinsèque, de la développer, de s’en éloigner au profit d’un motif aux contours beaucoup plus affirmés, puis de susciter le retour du piano pour recentrer le propos. Vient alors, au lieu d’une reprise variée de l’exposition, l’exposition proprement dite, comme l’esquisse précède le tableau. Ce qui suit sera dans le même esprit, accueillant de belles inspirations mélodiques, et le piano brodant librement autour du thème principal tellement réduit à l’essentiel qu’on n’en perçoit que la pulsation motrice.

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Le mouvement central emprunte aussi à la vie. C’est une scène d’opéra sans paroles : à la violence inquisitrice du récitatif des cordes, le piano répond avec une telle douceur que le rapport de forces s’inverse. Et, coup de théâtre, une sorte de fanfare orchestrale lance le piano dans un rondo-sonate dont le second thème, polyphonique, semble anticiper sur le final de la Neuvième Symphonie. Au fil du mouvement, la virtuosité quasi improvisando sert une inépuisable fantaisie d’inspiration.

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