Stravinsky : Apollon Musagète
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Sous la direction de Daniel Harding, l'Orchestre philharmonique de Radio France joue Apollon Musagète, ballet en deux scènes pour orchestre à cordes composé par Igor Stravinsky.
Stravinsky doit une grande partie de sa célébrité à la trilogie des ballets qu’il composa, avant la Première Guerre mondiale, à l’instigation de Serge de Diaghilev qui était friand de partitions nouvelles pour ses Ballets russes. Mais L’Oiseau de feu, Petrouchka et Le Sacre du printemps ne doivent pas nous faire oublier que Stravinsky, entre les deux guerres, continua d’écrire des ballets tels que Pulcinella, Le Baiser de la fée, Jeu de cartes, jusqu’à Orphée (1947) et Agon (1957), conçu selon la technique sérielle. Si l’on excepte cette dernière œuvre, les ballets de Stravinsky, à partir de Pulcinella, s’inscrivent dans la période dite néo-classique du compositeur, terme commode qui définit à la fois le langage de Stravinsky à cette époque et le choix de ses sujets. Apollon musagète, ainsi, fait suite à l’opéra-oratorio Œdipus Rex (1927), déjà ancré dans la mythologie grecque, et s’inscrit dans la même veine puisqu’il célèbre Apollon, conducteur des muses, dieu (notamment) de la perfection des formes.
« _Je m’arrêtai au thème d’_Apollon musagète, c’est-à-dire du chef des muses inspirant à chacune d’elles leur art, écrit Stravinsky. Je réduisis à trois leur nombre en choisissant, parmi elles, Calliope, Polymnie et Terpsichore, comme les plus représentatives de l’art chorégraphique. » C’est ainsi que naît ce que Stravinsky lui-même appellera un « ballet blanc », sur une musique d’une telle finesse qu’elle évite de se présenter comme un pastiche. L’ironie et la citation sont ici au service d’une maîtrise mélodique et rythmique qui fait qu’Apollon musagète, au premier coup d’oreille, ne peut être signé que par Stravinsky. « J’écartai tout d’abord l’orchestre courant à cause de l’hétérogénéité de sa composition », explique Stravinsky, qui poursuit : « J’écartai aussi les ensembles d’harmonie dont les effets sonores ont été vraiment trop exploités ces derniers temps, et je m’arrêtai aux archets. »
Le ballet fut créé le 27 avril 1928 à la Bibliothèque du Congrès de Washington par un danseur né à Saint-Pétersbourg, qui avait rejoint en 1909 les Ballets russes, puis fut repris le 12 juin de la même année au Théâtre Sarah-Bernhardt de Paris (actuel Théâtre de la Ville), cette fois sous la direction du compositeur et dans une chorégraphie de George Balanchine, avec Serge Lifar dans le rôle d’Apollon : « Le maître de ballet Balanchine avait réglé les danses précisément comme je l’avais voulu, c’est-à-dire dans l’esprit de l’école classique. (…) Balanchine avait trouvé pour la chorégraphie d’Apollon des groupes, des mouvements, des lignes d’une grande noblesse et d’une plastique élégante inspirée par la beauté des formes classiques. »
Le ballet se divise en deux tableaux : le premier représente la naissance d’Apollon. Le second (« Apollon et les muses ») fait se succéder différents épisodes : Variation d’Apollon , Pas d’action (Apollon et les trois muses : Calliope, Polymnie et Terpsichore), Variation de Calliope (l’Alexandrin), Variation de Polymnie, Variation de Terpsichore, Variation d’Apollon, Pas de deux (Apollon et Terpsichore), Coda (Apollon et les Muses), Apothéose.
Compositeur.rice.s
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Artistes
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