Arthur Honegger : Symphonie n° 2 H. 153

Daniele Gatti ©Radio France
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Arthur Honegger : Symphonie n° 2 H. 153

24 min
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Arthur Honegger : Symphonie n° 2 H. 153

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L'Orchestre National de France, sous la direction de Daniele Gatti, interprète la Symphonie n° 2 H. 153 d'Arthur Honegger.

  1. Molto moderato - allegro
  2. Adagio mesto
  3. Vivace non troppo-Presto

Honegger fait partie des compositeurs qui ne renièrent jamais les formes héritées de l’histoire de la musique : « Il me paraît indispensable, pour aller de l’avant, d’être solidement rattaché à ce qui nous précède, affirmait-il. Il ne faut pas rompre le lien de la tradition musicale. Une branche séparée du tronc meurt vite. » Pour lui, ainsi, le genre de la symphonie, qu’il illustra cinq fois, restait « l’un des moyens d’expression de la musique d’orchestre ».

La Deuxième Symphonie, commandée en 1936 par Paul Sacher pour le dixième anniversaire de son Orchestre de chambre de Bâle, ne fut achevée que cinq ans plus tard et créée en 1942, mais à Zurich, par le Collegium Musicum. Même si elle fut en grande partie écrite pendant l’Occupation et se ressent de l’angoisse qui habitait alors le compositeur, elle n’est sous-tendue par aucun message explicite : « Je n’ai cherché aucun programme, aucune donnée littéraire ou philosophique. Si cette oeuvre exprime ou fait ressentir des émotions, c’est qu’elles se sont présentées tout naturellement, parce que je n’exprime ma pensée qu’en musique et peut-être sans en être absolument conscient. » Composée en trois mouvements, comme toutes les symphonies d’Honegger, elle se donne telle quelle, sombre et accablée dans le premier mouvement, plus lyrique dans l’Adagio central, agitée dans le finale, avec ce coup de théâtre que représente l’entrée en scène d’une trompette qui chante un choral plein de confiance et de majesté, et achève l’oeuvre de manière radieuse.

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Pour Honegger en effet, comme l’écrit Jacques Tchamkerten, « être créateur c’est aussi être témoin de son temps et apporter, à travers la musique, une réflexion sur la condition humaine ainsi qu’une ouverture vers l’espérance. C’est sans doute la raison pour laquelle ses oeuvres rencontreront un écho si intense pendant l’Occupation qu’il choisit de vivre à Paris, alors que sa nationalité suisse lui aurait permis de trouver asile au pays : qui a entendu le choral clamé par la trompette à la fin de sa Deuxième Symphonie (1941) terriblement tourmentée, ne peut rester insensible à cette bouleversante irruption de la lumière dans un monde de ténèbres. » Aux musiques de foire et de music-hall, comme il le confessait lui-même, Honegger préférait l’austérité et la gravité, ce qui le distinguait d’un Milhaud ou d’un Poulenc, a fortiori d’un Satie et d’un Cocteau qui furent les parrains du groupe des Six. C’est pourquoi son biographe Harry Halbreich voit en lui « le moins Six des Six ».  

Christian Wasselin

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