

Brahms : Schnitter Tod, extrait des 14 Deutsche Volkslieder
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Sous la direction de Lionel Sow et avec Abd Al Malik en récitant, le Choeur de Radio France interprète Schnitter Tod, extrait des 14 Deutsche Volkslieder de Brahms.
Refusé comme directeur par la Philharmonie de Hambourg, Johannes Brahms se rend à Vienne pour prendre la tête du Wiener Singverein lors de la saison 1863-1864. C’est à cette période qu’il emprunte « Schnitter Tod » aux vieux chants catholiques du Knaben Wunderhorn, ce cor merveilleux de l’enfant publié par les poètes Arnim et Brentano. Comme le rappelle Brigitte François-Sappey, Brahms est un lecteur assidu de la Bible dans la traduction de Luther : il est « un mystique sceptique et non pratiquant ». Sa connaissance de la musique chorale est indéniable, acquise auprès du chœur de la cour de Detmold ou auprès des chanteuses qu’il a dirigées dans sa ville natale, montant les chefs d’œuvre de Schütz, Schein, Lassus ou Palestrina. Dans maintes de ses propres œuvres essentielles, il se confronte à la mort. Retenons son Requiem allemand, habité des souvenirs de sa mère et de Robert Schumann, ainsi que ses Quatre chants sérieux, testament ultime sur des textes bibliques traitant de la vanité des choses et de la foi. Mais la mort s’invite aussi dans ses mélodies, et plus particulièrement dans ses adaptations de Volkslieder. « Le plus faible de ces chants a autant de valeur que le meilleur de mes lieder », affirme-t-il à propos du répertoire populaire.
« Schnitter Tod » a la simplicité d’un choral. Son ton de sol mineur résonne de façon archaïque du fait de ses tournures modales. Point de dissonance pour faire peur ; que « le moissonneur affûte sa lame afin qu’elle coupe encore bien mieux » n’a guère d’importance puisque chaque petite fleur avertie est assurée par sa propre foi de sa rédemption.
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