Richard Strauss : Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration)

Mikko Franck dirige Richard Strauss : Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration) ©Radio France
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Richard Strauss : Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration)

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Richard Strauss : Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration)

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Mikko Franck dirige l'Orchestre philharmonique de Radio France dans le poème symphonique de Richard Strauss "Tod und Verklärung" (Mort et Transfiguration) composé en 1887-1888. Extrait du concert donné le 21 décembre 2018 à l'Auditorium de Radio France.

Tod und Verklärung (« Mort et Transfiguration ») fut composé au cours de la décennie qui vit la naissance des grands poèmes symphoniques inspirés à Richard Strauss par des arguments littéraires, poétiques et philosophiques d’origines variées, décennie inaugurée en 1889 par la fantaisie symphonique Aus Italien – hommage, d’une certaine manière, à Harold en Italie de Berlioz et à la Symphonie italienne de Mendelssohn. Ces poèmes symphoniques reprennent à leur compte quelques-unes des conceptions de Liszt, tout en transcendant le genre par une verve mélodique et un renouvellement constant de la forme elle-même, qui ne caractérisent pas précisément les œuvres orchestrales du compositeur hongrois.

C’est ainsi que virent le jour, successivement, à la suite d’Aus Italien : Macbeth, Don Juan, Tod und VerklärungMort et transfiguration »), Till Eulenspiegels lustige StreicheLes joyeuses équipées de Till l’espiègle »), Also sprach ZarathustraAinsi parlait Zarathoustra »), Don QuixoteDon Quichotte »), enfin Ein HeldenlebenUne vie de héros »). Strauss se consacra ensuite essentiellement à la scène, de Feuersnot (1901) et Salome (1905) jusqu’à l’ultime Capriccio, créé à Munich en 1942.

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Richard Strauss porta d’une certaine manière à son comble le style du poème symphonique, mais il aura toujours à cœur de ne jamais être prisonnier des textes choisis comme source d’inspiration de ses œuvres. Certains de ses poèmes symphoniques, à l’encontre d’Ainsi parlait Zarathoustra, ont même un support littéraire particulièrement lâche. C’est le cas de Mort et Transfiguration, dont la partition comporte en épigraphe un poème d’Alexander Ritter, mais qui pourrait très bien se passer d’un pareil argument. Cette musique nous parle en effet d’agonie, de souffrance, d’un combat avec la mort, puis d’une montée vers la délivrance, la lumière et l’apaisement, itinéraire intérieur qui n’a guère besoin d’être commenté ou expliqué pour être éprouvé par l’auditeur. Mieux, le programme semble avoir été ici ajouté après coup à la musique.

Richard Strauss raconte lui-même : « Mort et transfiguration est un pur produit de mon imagination, non pas celui d’une expérience vécue (je ne devais tomber malade que deux ans plus tard). Une idée musicale comme une autre, sans doute le simple besoin, après Macbeth (qui commence et se termine en ré mineur) et après Don Juan (qui commence en mi majeur et se termine en mi mineur), d’écrire un morceau qui commence en ut mineur pour s’achever en ut majeur ». 

L’ut mineur du début est celui de l’agonie et des souvenirs. Un coup de timbale annonce la violence du combat avec la mort, combat acharné qui s’apaise brièvement avant de laisser la place aux réminiscences glorieuses qui s’emparent de l’imagination du héros mourant : c’est la vie héroïque (exprimée par les cors), c’est l’amour, c’est aussi le thème de l’Idéal qui tente de s’imposer. (Le dernier des Quatre derniers Lieder cite fugitivement ce thème.) Une nouvelle transition, avec des coups de tam-tam menaçants et étouffés, conduit à un grand crescendo qui affirme le thème de l’Idéal et se termine, sur fond d’arpèges de harpes, dans une ambiance de réconciliation définitive.

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