La contre-alto et pédagogue Marie-Thérèse Cahn s'est éteinte le 11 septembre, une semaine à peine avant son 90e anniversaire. Interprète renommée de Boulez et Ligeti, c'est cependant avec le répertoire de musique ancienne qu'elle avait démarré sa carrière.
Sophie Jouve-Ganvert nous a fait part de la disparition de sa mère, Marie-Thérèse Cahn, le 11 septembre 2019, à l'âge de 89 ans. Née le 18 septembre 1929, la contre-alto de renom s'était orientée après ses études au CNSM vers l'interprétation de la musique ancienne avant de devenir une voix importante du répertoire contemporain. Elle passa les premières années de sa carrière à chanter sous la direction d'André Cluytens, de Jean Martineau ou encore d'André Jouve, qui deviendra son époux, et avec lequel elle enregistre notamment la Messe de minuit de Charpentier et le Gloria de Vivaldi.
Sa carrière prend un nouveau tour après la rencontre de Pierre Boulez. Ce dernier la découvre à Bayreuth en 1955, et fait appel à elle pour créer Le Marteau sans Maître. Dès lors, elle se consacre presque essentiellement à la musique contemporaine, participant activement aux créations du "Domaine Musical", avec Ethel Semser, Berthe Kal, Helga Pilarczyk, ou encore Cathy Berberian. Marie-Thérèse Cahn créera notamment Pandemonium d'Aperghis, mais également Aventures puis Nouvelles Aventures de Ligeti. C'est d'ailleurs avec ces pièces de Ligeti, programmée à l'Opéra-Comique, qu'elle quitte la scène, en 1979.
Après cette première partie de carrière sur scène, une deuxième vie s'ouvre à l'artiste dans le domaine de la pédagogie. Entrée en 1977 à la Maîtrise de Radio France pour y former les solistes, elle y reste plus de 10 ans, jusqu'en 1988. Parallèlement, elle enseigne au CNIPAL de Strasbourg (1984 - 1985) puis au CNIPAL de Marseille (1986 - 1989) ainsi qu'au CNSM de Paris.