Décès du musicologue, pédagogue et ancien producteur de radio Rémy Stricker
Par Guillaume DecalfRémy Stricker s'est éteint mardi 19 novembre à l'âge de 83 ans. Musicologue, professeur d'esthétique au CNSM de Paris, auteur de nombreux ouvrages de référence sur Liszt, Schumann ou encore Berlioz, il fut également producteur sur France Musique et France Culture.
« Il m'a appris à écouter », c'est ce que retient avec émotion son ancien élève, et producteur de France Musique, Arnaud Merlin. Rémy Stricker, pédagogue, producteur de radio et auteur, est mort mardi 19 novembre à l'âge de 83 ans. Professeur d'esthétique musicale au CNSM de Paris pendant 30 ans, de 1971 à 2001, il a vu passer dans ses cours, outre Arnaud Merlin, bon nombre de figures du monde musical, comme le chef d'orchestre Christophe Rousset, la journaliste Marie-Aude Roux, ou encore la musicologue, et productrice du Bach du dimanche sur France Musique, Corinne Schneider.
Rémy Stricker était aussi connu d'un plus large public pour ses ouvrages sur la musique, édités chez Gallimard et consacrés à Liszt (Franz Liszt, les ténèbres de la gloire, 1993), Schumann (Robert Schumann : le Musicien et la Folie, 1984) ou encore, plus récemment, à Berlioz (Berlioz dramaturge, 2003, pour lequel il reçut le Prix spécial du jury du Prix des Muses). Son immense connaissance de la musique et son goût pour la transmission l'ont naturellement amené à la radio, où il produit plus d'un millier d'émissions à partir des années 1960, sur France Culture (La musique et les hommes, Musique mode d'emploi, Euphonia...) et sur France Musique (Entrée de jeu, Le matin des musiciens, Les mots et les notes...).
Né à Mulhouse le 3 janvier 1936, Rémy Stricker fut l'élève de la pianiste Yvonne Lefébure, et obtint les 1er prix d'Histoire de la musique, de Musicologie et d'Esthétique Musicale au CNSM de Paris. Rémy Stricker en conserve un regard et une analyse aussi ouverte que complète de la musique, dont témoignera plus tard son enseignement de l'esthétique musicale, conçu en une « articulation très aiguë entre l'oeuvre, la vie du compositeur, son contexte historique, social... » témoigne Arnaud Merlin, qui souligne son « approche très sensible, et très ouverte de l'esthétique ».
France Musique rend hommage à Rémy Stricker dans Arabesques par François-Xavier Szymczak et Relax, par Lionel Esparza, ce mercredi 20 novembre, ainsi que dans le Bach du dimanche de Corinne Schneider le dimanche 24 novembre et dans les Trésors de France Musique, par Françoise Monteil, le 11 décembre.