Des figures du monde du spectacle contestent le licenciement de Yorgos Loukos

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Des figures du monde du spectacle contestent le licenciement de Yorgos Loukos

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Giselle de Mats Ek par le Ballet de l'Opéra de Lyon
Giselle de Mats Ek par le Ballet de l'Opéra de Lyon
© Getty - Jean-Marc Zaorski

Dans une Tribune publiée par le journal Libération une centaine de personnalités s’opposent au licenciement de Yorgos Loukos, ancien directeur du ballet de l’Opéra de Lyon, condamné pour discrimination. Parmi les signataires figurent Bob Wilson, Mats Ek et Isabelle Huppert.

Maguy Marin, Ariane Mnouchkine, Jiří Kylián, Mats Ek, Robert Wilson, Sylvie Guillem, Isabelle Huppert, ou encore Brigitte Lefèvre. Toutes ces personnalités ont signé une Tribune publiée par le journal Libération le 18 février 2020, pour défendre l’ancien directeur du ballet de l’Opéra de Lyon, Yorgos Loukos. 

Condamné en décembre 2019 pour « discrimination », après le non-renouvellement du contrat d’une danseuse de retour de congés maternité, Yorgos Loukos a écopé d’une amende de 1 500 euros avec sursis et de 5 000 euros de dommages et intérêts. « Un jugement regrettable », écrivent les signataires de la Tribune avant d'ajouter que « huit danseuses sur seize sont actuellement mères d’un ou plusieurs enfants », qu’elles ont « toujours eu la possibilité de les emmener en tournée » et que « plusieurs d’entre elles se sont vu attribuer un CDI après la naissance de leur premier enfant. »

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Une enquête interne qui « manque de transparence et de cohérence »

Deux mois plus tard, le 6 février, un conseil d’administration extraordinaire de l’Opéra de Lyon licenciait Yorgos Loukous. « Décision incompréhensible et arbitraire », pour les signataires qui fustigent l’utilisation du motif de « harcèlement moral » pour justifier le licenciement immédiat du directeur. Ils remettent en cause « la transparence » et la « cohérence » de l’enquête interne qui a conclu a « des faits pouvant êtr_e qualifiés d_e harcèlement moral » au sein de institution, et notamment les critères de choix des personnes invitées à témoigner anonymement « qui se sont révélées indéchiffrables pour la plus grande partie d’entre elles ».

Des chorégraphes qui menacent de retirer leurs œuvres du répertoire du Ballet de Lyon

« La décision d’une cour d’appel est, peut-être, irrévocable. Mais celle d’un conseil d’administration ne l’est pas ». Les signataires appellent à une nouvelle décision de l’institution et une consultation de « tous les travailleurs du Ballet de l’Opéra de Lyon ». « Si, comme nous le pensons, la majorité des danseurs vote en sa faveur, Yorgos Loukos doit pouvoir achever sa mission à la tête de cette troupe dont le rayonnement est, avec le talent, le courage et le dévouement de ses danseuses et danseurs, largement son œuvre ». Et si leur demande n’était pas entendue, ils menacent de retirer leurs œuvres du répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon. Privant donc l'institution des oeuvres de William Forsythe, Mats Ek ou encore Jiří Kylián. 

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