Deux siècles plus tard, le tutu reste la star des ballets
Par Aliette de Laleu
L 'Opéra national de Paris présente au Palais Garnier jusqu’à la fin de l’été des costumes rares de ballet, avec à l’honneur les plus célèbres tutus. L’occasion de revenir sur ce costume mythique âgé de presque deux siècles.
Qui dit danseuse classique dit tutu. Le costume mythique de toutes les ballerines reste très présent dans l’univers du ballet, et ce malgré son bel âge. Le premier tutu est apparu en 1832 à l’occasion de la présentation du ballet La Sylphide. La danseuse Marie Taglioni est arrivée sur scène habillée d’une longue jupe de tulle. Au fil des ans, la jupe s’est raccourcie, pour différentes raisons. Gaëlle Piton , spécialiste du monde de la danse, évoque plusieurs raisons à ce raccourcissement : la rareté du tulle, les dangers d'une jupe longue sur scène ou encore le côté pratique pour les danseurs :
Gaëlle Piton, spécialiste de la danse
36 sec
Si aujourd’hui on aperçoit encore des tutus longs, c’est simplement qu’ils sont utilisés dans le cadre de ballets romantiques. Giselle, par exemple, dansera toujours en tutu long, mais Clara dans Casse-Noisette en tutu court. Ce costume participe largement à l’imaginaire de la danse, et des danseuses. [Léonore Baulac](http://Léonore Baulac) est danseuse (sujet) à l’opéra de Paris, depuis qu’elle est petite, le tutu représente pour elle la magie de la danse :
Léonore Baulac, danseuse à l'opéra de Paris
16 sec
Outre l’aspect esthétique et féerique, le tutu est aussi un élément pratique pour les danseuses. Il délimite l’espace dans lequel elles peuvent danser librement. Il permet aussi aux partenaires masculins de prendre un repère pour les portés, comme l’explique Léonore :
« Pour tout ce qui est pirouette, le partenaire doit nous prendre aux hanches car c’est plus dur que la taille. Et les hanches sont au niveau du tutu donc il faut qu’il pose ses mains au plus près possible du tulle. »
Chaque danseuse de l’opéra de Paris a droit à des costumes sur mesure. Et l’œuvre du tutu revient aux mains de couturiers et couturières qui font un travail complet : de la proposition de tutu jusqu’à la réalisation. A quelques pas de l’opéra Garnier, au premier étage de la boutique Repetto, Marie-Victoire Monachon travaille derrière sa machine à coudre. Elle s’occupe des costumes de danse et raconte les étapes de création d’un tutu classique :
« Il n’y a que du tulle, on l’appelle le tulle raide, il est très aprété et grossier donc il tient de lui-même. En fonction de ce tulle, on va mettre entre 8 à 14 épaisseurs les unes sur les autres. »
Pour fixer les couches, Marie-Victoire réalise un baillage : « C’est un petit point à la main que l’on fait avec un fil spécial en coton qui force toutes les couches à se tenir les unes aux autres », explique la couturière.
Un tutu classique demande environ 30 heures de travail, mais quand Marie-Victoire s’attaque à un costume complexe où elle peut rajouter des plumes, de la soie, et d’autres matériaux, cela peut prendre jusqu’à 200 heures pour un seul tutu.
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Présentation de costumes rares au Palais Garnier de l’opéra de Paris
Jusqu’au 31 août
A l’angle des rues Scribe et Auber
D'où vient le mot tutu ?
Gaëlle Piton, spécialiste de la danse, revient sur l'origine du mot "tutu"
21 sec
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