Didier Lockwood : un portrait en 8 vidéos

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Didier Lockwood : un portrait en 8 vidéos

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Le violoniste Didier Lockwood sur la scène de la Grande Halle de La Villette, le 28 avril 2011, à Paris.
Le violoniste Didier Lockwood sur la scène de la Grande Halle de La Villette, le 28 avril 2011, à Paris.
© Getty - Samuel Dietz

Violoniste, jazzman, ancien membre du groupe Magma, pédagogue et musicien sans frontière, Didier Lockwood laisse un vide immense dans la vie musicale.

Le jazzman Didier Lockwood est mort dimanche 18 février 2018, à Paris, à l’âge de 62 ans. Une disparition brutale pour le monde de la musique : fort de près de quarante ans de scène et d’échanges, de milliers de représentations à travers le monde et de plus d’une trentaine d’enregistrements, le violoniste s’était produit la veille, samedi 17 février, devant le public du cabaret Blomet à Paris.

Portrait de cet artistes aux multiples facettes, pour qui le jazz était « la musique du métissage ».

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Open jazz
55 min

Lockwood ou le goût de l’improvisation

Formé au Conservatoire de Calais, sa ville natale, Didier Lockwood découvre le jazz et l’improvisation au côté de son frère Francis, pianiste. « Il m’a perverti », confiait-il avec humour au magazine L'express, en 1996.

Si Didier Lockwood s’épanouit tant dans l’improvisation et en défend la pratique avec ferveur, c’est parce qu’il y retrouve une dimension ludique inhérente, selon lui, à la pratique musicale. « Il faut remettre en jeu la notion de plaisir. On dit bien ‘jouer’ de la musique », expliquait-il au micro de France Musique,en mars 2016.

L’improvisation est aussi, pour le violoniste, l’occasion d’un échange, d'un l’exercice de l’instantané. « Ce que vous allez entendre là, vous ne l’avez jamais entendu et vous ne l’entendrez plus jamais » annonce-t-il ainsi avant de jouer devant les équipes de La Matinale de France Musique, en 2014. Puis au violoniste de demander…

« A cet instant présent, vous rêveriez de quoi ? »

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Classique ou jazz : ne pas choisir !

Didier Lockwood a fait ses classes au conservatoire et maintient tout au long de sa carrière un fort intérêt pour le répertoire classique. Plus qu’un intérêt, d’ailleurs, car le violoniste s’attache à démontrer que classique et jazz ne sont pas incompatibles, bien que distingués par la tradition écrite, côté classique, et la transmission orale, côté jazz.

En 2005, Didier Lockwood et la soprano Caroline Casadesus créent le spectacle Le jazz et la diva, mélange d’art lyrique et d’improvisation jazz, nouveau témoignage du pont créé par Lockwood entre les deux répertoires. Il se plaît autant à interpréter un Concerto pour deux violons de Jean-Sébastien Bach qu’à improviser avec son ami le pianiste jazz Michel Petrucciani.

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Compositeur (avec ou sans gomme)

« Un improvisateur, c’est un compositeur sans gomme. Il doit se servir des erreurs et maladresses pour en faire des actes musicaux*. »

Didier Lockwood s’autorise parfois à « gommer », c’est-à-dire à composer sur papier. Il écrit pour son instrument de prédilection, le violon, mais aussi pour l’orchestre. La liste de ses compositions est longue : musiques de films, deux opéras (dont un empreint de sonorités celtes), un Concerto pour piano ou encore Les Mouettes, concerto pour violon électro-acoustique et orchestre créé en 1996 avec l’Orchestre National de Lille et qui aura fait le tour de la planète.

(*) Didier Lockwood au micro de Vincent Josse sur France Inter, en juin 2017.

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Jeunesse et rock

A 17 ans, après un Premier Prix de violon au conservatoire de Calais ainsi qu’un Premier Prix national de musique contemporaine décerné par la Sacem, Didier Lockwood prend ses distances avec l’académisme et la course aux récompenses pour rejoindre l'éclectique et inclassable groupe de jazz-rock Magma.

A cette époque, Lockwood est aussi bien influencé par le jazz de Miles Davis et John Coltrane que le rock de Jimi Hendrix et Frank Zappa. Rejoindre Magma, c’est donc fusionner ces deux influences, faire l’épreuve de la scène - le groupe est d’ailleurs davantage réputé pour ses performances live que ses succès commerciaux.

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Stéphane Grappelli, le père spirituel

A 20 ans, Didier Lockwood rencontre Stéphane Grappelli, l’un des plus importants violonistes français du XXe siècle, ancien compagnon de scène de Django Reinhardt.

Se crée aussitôt une grande complicité entre les deux violonistes, et ce, jusqu’à la mort de Grappelli en 1997. Trois ans après la disparition de son « père spirituel », Didier Lockwood enregistre et fait paraître un album hommage, A tribute to Stéphane Grappelli.

Musicien sans frontière

Didier Lockwood ignore les frontières établies entre les genres musicaux, et sa curiosité l’amène à voyager, à rencontrer les interprètes d’autres cultures et traditions musicales. Il se produit ainsi en duo avec Kudsi Ergüner, l’un des plus grands joueurs de ney turcs (type de flûte orientale). En 2001, il crée le spectacle Omkara en collaboration avec le danseur indien Raghunath Manet et le percussionniste Ri Muragan.

Son goût pour le voyage et les rencontres entre traditions musicales, Didier Lockwood le matérialise dans un double-album intitulé Globe Trotter, paru en 2003 et qui retrace près de 30 ans d’échanges et de musique.

Pédagogue et médiateur

Attaché à la tradition orale du jazz et des musiques improvisées, Didier Lockwood se passionne pour la transmission et dans le partage de son expérience musicale. Le violoniste participe ainsi à de nombreuses masterclasses d’été - au festival Jazz in Marciac, notamment - avant de fonder sa propre école d’interprétation.

En 2001, il inaugure le Centre des Musiques Didier Lockwood, une école pour musiciens professionnels ou en voie de professionnalisation centrée sur les musiques improvisées. « Le premier exercice est celui de l’imitation. Je joue des phrases musicales et les élèves doivent la répéter dans un cadre rythmique donné », expliquait-il en mars 2016, sur France Musique. Auteur de deux rapports sur l’apprentissage de la musique, commandés par le ministère de la Culture, il prônait un retour à l’oralité et moins de solfège.

« Je pense que ce serait très important de réintroduire la fonction du corps dans l’apprentissage musical, dès le plus jeune âge. »

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Populaire (au sens le plus noble du terme)

Jouer sur scène, en studio, pour les aficionados de jazz comme pour le jeune public : en quarante ans de carrière, Didier Lockwood est devenu une figure musicale populaire, généreuse et sans aucun élitisme. Pendant ses concerts, on le voit descendre en fosse et traverser la foule, tout sourire, le violon sur l’épaule. Sur les plateaux télévisés, il se plie avec générosité aux exigences du format, improvisant quelques minutes sur les thèmes les plus célèbres.

De Jean-Sébastien Bach à la musique celte ou indienne, en passant par des chansons populaires ou enfantines telles que Someday my prince will come du dessin animé Blanche Neige, Didier Lockwood a puisé dans tous les répertoires. Sa carrière musicale offre ainsi un incroyable reflet des créations et fusions musicales du XXe siècle.

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