Disparition du légendaire trompettiste Hugh Masekela

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Disparition du légendaire trompettiste Hugh Masekela

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Hugh Masekela en concert à New Delhi (Inde), en 2004.
Hugh Masekela en concert à New Delhi (Inde), en 2004.
© AFP - PRAKASH SINGH

Hugh Masekela s’est éteint le 23 janvier 2018. Le trompettiste aura vécu une vie de grands écarts : entre les townships d’Afrique du Sud et le succès à New York, le swing des jazz bands et l’afrobeat des années 70.

Une vie de musique, de scène et d’engagement. Le trompettiste Hugh Masekela, icône musicale et politique, s’est éteint mardi 23 janvier 2018, à l’âge de 78 ans, des suites d’un cancer de la prostate.

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Né le 4 avril 1939 à Witbank, en Afrique du Sud, Hugh Masekela commence l’apprentissage de la trompette durant son adolescence, grâce au soutien d’un prêtre britannique de son township, et rejoint ensuite les orchestres swing de Johannesbourg.

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Terrifié par le massacre de Sharpeville en 1960, durant lequel 69 habitants du township sont abattus par la police sud-africaine, Masekela s’envole pour Londres où il bénéficie d’une bourse pour étudier à la prestigieuse Guildhall School of Music. Il intègre peu de temps après la Manhattan School of Music de New York, et rencontre alors les grands interprètes de la scène américaine tels que le chanteur Harry Belafonte et le trompettiste Dizzy Gillespie.

A New York, il retrouve également la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba, avec qui il partage sa vie entre 1964 et 1966, ainsi qu’un indéfectible soutien en faveur de la cause anti-ségrégationniste.

Une oeuvre en écho avec l’Afrique du Sud

Exilé aux Etats-Unis pendant près de 30 ans, Hugh Masekela construit son oeuvre musicale en écho et hommage à sa terre d’origine, à celles et ceux qui combattent la ségrégation raciale.

En 1974, dans la chanson Stimela (Coal Train), extrait de l’album I’m Not Afraid, Masekela raconte le calvaire des travailleurs noirs d’Afrique du Sud, exploités pour extraire l’or des mines de Johannesbourg. Deux ans plus tard, il compose Soweto Blues en hommage aux victimes des émeutes survenues la même année dans son pays d’origine. En 1987, en soutien à Nelson Mandela, Hugh Masekela fait paraître la chanson Bring Him Back Home comme premier titre de son album Tomorrow.

Ce lendemain qu’espère tant le trompettiste survient finalement en 1990, avec la libération de Nelson Mandela. Le jazzman retourne alors vivre en Afrique du Sud.

5 décennies de musique

Swing, bebop, blues, soul, funk, afrobeat… la discographie de Hugh Masekela reflète près d’un demi siècle de musique, le trompettiste ayant collaboré avec les artistes les plus divers (du groupe rock The Byrds au chanteur Paul Simon, en passant par le latin jazzman Herb Alpert). Il a également eu à cœur d’incorporer dans sa musique les rythmes et sonorités du kwela et du mbaqanga, des musiques traditionnelles sud-africaines.

On garde tout particulièrement en mémoire son tube légendaire, Grazing in the Grass, sorti en 1968 et écoulé à plus de quatre millions d’exemplaires, repris par nombreux artistes tels que Stevie Wonder ou George Howard.

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Fort de plus de 50 ans de carrière internationale, Hugh Masekela fait figure d’exception parmi les jazzmen et musiciens originaires d’Afrique du Sud. Jacob Zuma, président sud-africain, lui a rendu hommage en déclarant que sa disparition était une « perte incommensurable pour le monde de la musique et le pays tout entier. »

Les équipes de France Musique rendent hommage à cette légende sud-africaine dans Open Jazz et Banzzaï.