En Grande-Bretagne, les orchestres scolaires se mettent au ukulélé pour s'adapter aux mesures sanitaires
Par Suzana KubikInquiets pour l'avenir des formations scolaires, les professionnels de l'éducation musicale à l'école en Grande-Bretagne rivalisent de créativité. Une des solutions pour s'adapter aux mesures sanitaires serait de remplacer les vents par les ukulélés.
Il n’y a pas qu’en France que la rentrée pour les pratiques musicales à l’école s’annonce compliquée. En Grande-Bretagne, les orchestres à cordes remplaceraient en cette rentrée les traditionnelles fanfares, selon le Telegraph. C’est en tous cas ce qui est préconisé dans un guide de bonnes pratiques adressé aux établissements scolaires par le Département de l’Education du gouvernement, qui estime que les instruments à vent comportent « un risque supplémentaire d’infection ».
Qu’à cela ne tienne, certains professeurs de musique ont opté pour l’originalité en remplaçant les cuivres par les… ukulélés.
Grand gagnant de cette crise, l’instrument a rencontré un vif intérêt pendant le confinement avec des pics de vente reportés par les magasins de musique, puisque de nombreux enfants l’auraient choisi comme un nouveau passe-temps.
« J’ai déjà commencé à accorder les 37 ukulélés que j’avais commandés puisque nous ne pourrons plus avoir d’instruments à vent dans les ensembles scolaires, raconte Joanna Allsop, responsable de l’enseignement musical à l’Ecole Cargilfiel d’Edinbourgh. En temps normal, elle encadre un orchestre complet de 35 élèves, et une formation de cordes et de vents de 24 élèves.
C’est un instrument que l’on peut toujours jouer et utiliser pour différents niveaux. Et ils peuvent être facilement nettoyés, poursuit la professeure. Je pense que les enfants qui n’en n'ont jamais joué vont être ravis. »
D’autant plus qu’en Grande Bretagne comme ailleurs, la pratique musicale collective s’est complètement arrêtée avec la crise de la Covid 19. « Nous avons tant de choses à rattraper, » se réjouit la professionnelle. Qui garde l’espoir de pouvoir maintenir dans la mesure du possible les cours en plein air pour les formations existantes.
D’autres responsables sont plus réservés par rapport aux préconisations émises par le gouvernement britannique. Russell Crann, directeurs des Orchestres à l’école anglais, se réfère à l’étude menée en mai dernier par l’Orchestre Philharmonique de Vienne en espérant que « le gouvernement finira par autoriser les élèves de la même classe à jouer y compris des instruments à vent, et que les cours et les concerts pourront reprendre dès octobre ».
Parmi d’autres préconisations sanitaires, le document élaboré par le Département de l’Education suggère de « placer les élèves dos-à-dos, d’éviter le partage des instruments ou de limiter les formations à 15 élèves.» Mais les professionnels de l’éducation musicales attendent d’avoir des mesures plus précises annoncées pour les semaines à venir.