Longtemps objet de querelles entre les héritiers de Verdi, la villa du compositeur italien à Sant'Agata s'apprête à quitter le patrimoine familial.
Les héritiers de Verdi s’apprêtent à mettre en vente la maison du compositeur italien à Sant’Agata dans le nord de l’Italie. Cette décision couronne une bataille judiciaire de vingt ans qui oppose trois frère et sœurs (la quatrième est morte en 2020) depuis le décès de leur père en 2001. N’ayant pas réussi à s’accorder sur le sort du bien, alors qu’aucun hériter n’était en mesure de racheter le domaine, la fratrie a dû se résigner à se dessaisir de la maison.
« Il y a très peu à dire mais il y a beaucoup de regrets, a confié le frère Angiolo Carrara Verdi au quotidien Liberta*, c'était juste une question de temps. On savait que cela arriverait. Ne trouvant pas d'accord, la Villa était destinée à cette fin désagréable. »*
Séduit par ce domaine situé dans la région d’Émilie-Romagne, Verdi en fit l’acquisition en 1848 sur les conseils d’Antonio Barezzi, son mécène et beau-père. À quelques kilomètres du hameau de Roconle où il naquit en 1813 et de la commune de Busseto où il vécut entre 1823 et 1839, la maison devint sa résidence à partir de 1851 et jusqu’à sa mort en 1901, avec sa compagne la soprano Giuseppina Strepponi qu’il épousa en 1859.
La bâtisse fut agrandie par ses soins, selon ses propres croquis et présente aujourd’hui deux ailes, des terrasses, une chapelle et des garages pour les calèches. Elle fut léguée à Maria Filomena Verdi, petite cousine du compositeur qu’il éleva comme sa fille après la perte de ses deux enfants issus d’un premier mariage. Gérée depuis 2010 par Angiolo Carrara Verdi (descendant direct de Maria Filomena), elle est partiellement ouverte à la visite et renferme des livres, peintures et œuvres du compositeurs.
Verdi avait manifesté le souhait que la demeure reste une maison vivante et habitée, Angiolon Carrara Verdi s’inquiète de l’avenir des lieux : « j’ai respecté les souhaits du maestro. J’espère que celui ou celle qui l’achètera la traitera de la même manière, comme une maison. Il ne peut pas simplement devenir un musée froid. »