En musique, la voix de soprano dans tous ses états

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En musique, la voix de soprano dans tous ses états

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En musique, la soprano dans tous ses états
En musique, la soprano dans tous ses états
© Getty - suteishi

Dans la famille des voix, voici la soprano. Située au-dessus (« sopra ») des autres voix, la soprano survole par sa légèreté, mais attention... cette douce voix est également une source puissante de passion explosive ! Une playlist France Musique pour découvrir cette voix sous toutes ses formes.

Lully – « Enfin il est en ma puissance »

Composée en 1686, Armide est la dernière tragédie en musique de Lully, sur un livret de Philippe Quinault d’après Virgile et La Jérusalem délivrée du Tasse. Fruit de deux artistes au sommet de leurs carrières, la tragédie raconte l’histoire d’un amour difficile entre la magicienne musulmane Armide et l’ « indomptable » chevalier chrétien Renaud. Insensible à ses charmes maléfiques, Armide souhaite tendre à Renaud un piège fatal pour le tuer.

Alors que le chevalier tombe finalement sous le charme d’Armide, cette dernière hésite entre sa haine et son amour croissant pour Renaud dans le fameux air « Enfin il est en ma puissance ». Dans le style du récitatif français, l’air de Lully en est devenu la quintessence, « le modèle le plus parfait du vrai récitatif français » selon Jean-Jacques Rousseau en 1753.

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Wolfgang Amadeus Mozart : « Voi che sapete »

Il est impossible, lorsque l’on explore le monde musical de la soprano, d’ignorer les opéras de Wolfgang Amadeus Mozart. Ce dernier est l’auteur d’innombrables airs légendaires, notamment pour soprano, un art qu’il maîtrise à perfection : « J'aime qu'un air aille au chanteur comme un costume bien taillé », écrit-il à son père. Mais si la musique de Mozart paraît facile à chanter, c’est là que se trouve précisément sa difficulté : les exigences techniques des mélodies de Mozart nécessitent une pureté de ton, une clarté de diction et une longue fluidité vocale.

L’un des trois opéras de la trilogie Da Ponte (du nom de son librettiste Lorenzo da Ponto), Le Nozze de Figaro contient de fameux airs pour soprano, dont « Non so piu » et « Voi che sapete », deux déclarations d’amour du jeune page Cherubino joué par une soprano. Une déclaration faite par un jeune adolescent en pleine découverte de ses émotions et de ses désirs, l’émotion et l’excitation physique augmentent progressivement et donnent lieu à un air chanté presque à bout de souffle, surnommé l’aria agitata.

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Puccini : « O mio babbino caro »

Le XIXe siècle a produit une véritable montagne d’opéras incontournables, nés de compositeurs tels que Cherubini, Rossini, Donizetti, Verdi, Wagner, Glinka, Mussorgski, Meyerbeer, et Gounod, pour n’en citer que certains. Au seuil du XXe siècle arrive Giacomo Puccini, digne successeur de Verdi qui élève l’art de l’opéra romantique à son apogée par le verismo, y ajoutant un certain réalisme. Ses opéras tels que Manon Lescaut, La Bohème, Tosca, Madama Butterfly, La Fanciulla del West, Turandot, et le Trittico (composé d’Il tabarro, de Suor Angelica et de Gianni Schicchi) figurent aujourd’hui parmi les plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire de l’opéra.

Puccini nous livre également plusieurs des plus grandes héroïnes, fortes : il se distingue comme le maître du théâtre musical en célébrant tous les aspects de la féminité. Gianni Schicchi est un opéra comique inspiré du Chant 30 de l'Enfer de Dante, dans lequel on trouve l’un des plus grands airs d’opéra, « O mio babbino caro », une déclaration d’amour désespérée au lyrisme simple mais émotionnellement puissant.

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Kurt Weill – « Youkali »

Loin des scènes d’opéra ou des salles de concert, la musique de Kurt Weill pour la pièce de théâtre Marie Galante de Jacques Deval figure aujourd’hui parmi les grands airs pour sopranos. 

Grand spécialiste du cabaret allemand, Weill compose en 1934 un tango-habañera instrumental auquel sont ajoutées en 1935 les paroles de Roger Fernay : ainsi est née la chanson « Youkali », ode douce, exotique, sensuelle et envoûtante pour ce lointain pays, Youkali, un rêve, une folie…

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György Kurtág : Hét dal (7 Chants) pour soprano et cymbalum 

Non, à l'opéra, les sopranos sont pas que des gentilles filles amoureuses et des séductrices. Dans l’univers musical de György Kurtág, la voix de soprano est à double tranchant, apportant à la fois une fragilité désarmante et un brin de folie menaçant.

Conçus comme un dialogue avec soi-même, les Hét dal (7 chants) de György Kurtág associent deux cultures opposées, japonaise et hongroise, en faisant appel au cymbalum, instrument associé à la culture tsigane, et au poème japonais traditionnel, le haïku.

BONUS Gershwin : Summertime

Sans doute l’une des chansons pour soprano les plus connues au monde, Summertime, extraite de l'opéra Porgy and Bess de Gershwin exploite toutes les caractéristiques de la voix féminine : la douceur du son, la légèreté du timbre et la fraîcheur scintillante, le tout enrobé dans un blues languissant et séducteur. 

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BONUS bis – Alessandro Moreschi : le dernier des castrats 

Bien que le mot soprano soit aujourd’hui majoritairement réservé aux interprètes féminins, il existe bel et bien de nombreux chanteurs masculins capables de chanter dans le registre de la soprano féminine. Le « sopraniste » est souvent un contre-ténor soprano, mais il a également existé de nombreux castrats soprani : en somme, un chanteur castré. Une pratique particulièrement courante aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles mais qui remonte à l’an 400, le dernier membre de cette ancienne tradition, Alessandro Moreschi, est décédé en 1922. Il est le seul castrat dont la voix a été enregistrée :

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